Armes de Chasse

Cartouches 20 légères et pression élevée

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Lecteur fidèle de votre revue depuis son origine, je me tourne vers vous pour être éclairé sur deux points. Je possède un juxtaposé Aya 108 LI de calibre 12 pour lequel le certificat du banc d’épreuve précise : « canon gauche 18,5 mm, canon droit 18,6 mm à 22 cm de la culasse ». Ces mesures sont poinçonnée­s sur chaque tube, mais chacun porte aussi un peu plus loin un poinçon « 18,2 mm ». Quelle est donc la mesure à prendre en compte, pour un éventuel déchokage par exemple ? Par ailleurs, j’ai découvert en lisant le très intéressan­t article de José Nogent « 11 calibres 20 pour fusil léger » [cf. Armes de Chasse n° 63, p. 88, NDLR] des indication­s de pressions allant de 690 à 914 bars pour des charges de 24-25 g. Par comparaiso­n, Pierre A. Fonteneau indique, pour un calibre 20 chargé à 28 g, des pressions s’échelonnan­t de 570 bars (poudre A1) à 640 (poudre Pa2). Comment expliquer de tels écarts ? Confiant en votre sagacité !

LRichard Pauly

’âme de vos canons, comme vous l’avez mentionné, est de 18,5 mm à gauche et 18,6 mm à droite. La valeur 18,2 mm concerne les chokes, soit des rétreints de 0,3 et 0,4, quart de choke serré et demi-choke large. Les valeurs à prendre en compte sont donc celles des âmes, 18,5 et 18,6 mm. Précisons que vous n’avez pas de véritables raisons de modifier votre arme avec ces chokes. Concernant votre question sur les pressions, il faut savoir que la plupart des cartouches testées pour notre article offraient des pressions comprises entre 690 et 788 bars. Seule la Remington Shurshot dépassait cette limite, allégremen­t, avec 914 bars effectivem­ent. Cette cartouche venue des Etats-Unis, où les normes CIP ne s’appliquent pas et où les SAAMI règnent, est vraisembla­blement chargée avec de la poudre double base. Elle reste néanmoins utilisable dans un fusil éprouvé à 1320 bars (épreuve supérieure). Les pressions ne sont pas seulement dues au chargement de plomb, la poudre ou encore la bourre peut provoquer des montées en pression que la vivacité de la poudre ou de l’amorce n’explique pas toujours. Il faut considérer l’ensemble poudre, amorce et bourre. De plus, pour une même poudre, la vivacité diffère d’un lot à l’autre selon leur dosage en sel, et la porosité (vivacité) de la poudre peut générer des montées en pression brutales. Ainsi, il arrive d’avoir des pressions supérieure­s avec des cartouches plus douces sur le papier, c’est-à-dire contenant moins de poudre. Le dosage poudreoxyg­ène fait la différence et provoque une courbe de montée en pression plus rapide.

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