La DRO du .308
NPour faire suite aux nombreux compliments sur la qualité de votre revue, je me contenterai d’évoquer la conscience professionnelle et la passion qui transparaissent dans votre revue et la rendent très attachante. Pour faire suite à la lecture de celle-ci, je tiens à dire que je ne comprends pas bien pourquoi le calibre .308 semble privilégié par les snipers, alors que sa DRO plafonne à 185 m, contre 205 m pour le calibre .300 WM [le lecteur fait référence au dossier de notre numéro 61, consacré à la pratique du tir lointain, NDLR]. La DRO n’est-elle pas le critère par excellence des tireurs de longue distance ?
Jacques Verzura
on, la DRO n’est pas tout pour le tir de précision. Vous remarquerez d’ailleurs que, plutôt de « tir de sniper », nous préférons parler de « tir de précision » afin que ce mot apparaisse d’emblée. C’est bien la précision intrinsèque d’une cartouche qui importe en premier lieu au tireur. Avec de solides connaissances balistiques et une tourelle de réglage fiable, on peut aisément repousser les limites d’un calibre donné. Les snipers utilisent le .308 pour des tirs jusqu’à 500-600 m avec des lunettes dont les grossissements vous paraîtraient sans doute des plus ridicules. Leurs résultats sont néanmoins exceptionnels. Nous revenons d’ailleurs dans ce numéro sur ce calibre, ainsi que sur le .7-08 et le 7x57, trois petites cartouches qui font tout comme les grandes, parfois mieux (cf. p. 76). La balistique est une science mais que les données papier n’expliquent pas complètement. Il faut compter aussi avec une autre donnée, celle du terrain. Et ici, les performances pures du .308 sont les meilleurs avocats possibles.