Armes de Chasse

Canons bouchés

Notre crash-test effrayant !

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Que se passe-t-il quand on tire avec un canon bouché ? Ou après avoir introduit une cartouche de 20 dans un 12, puis une cartouche de 12 ? Rien de bien, dites-vous ? Pour apporter une réponse plus précise, nous avons fait le test, en laboratoir­e, avec un vrai fusil fixé sur un trépied. Attention, sueur froide !

Vous êtes nombreux à posséder plusieurs fusils de chasse chambrés pour des calibres différents. Or, avec une désolante régularité, nous revient l’écho d’incidents provoqués par des canons obstrués. Nous avons aussi l’occasion d’examiner de nombreux fusils avec des canons gonflés ou explosés. A chaque fois, le propriétai­re de l’arme raconte l’incident à l’origine de la déformatio­n. Le plus souvent, les canons ont été obstrués à la bouche suite à une chute ou à leur pose sur un sol boueux. Parfois encore, il s’agit d’une erreur de cartouche, une 20 glissée dans la chambre d’un 12, puis l’introducti­on d’une 12 et le tir, avec le drame que l’on suppose. C’est justement parce que nous « supposons » ce qui se passe, sans le savoir exactement, que nous avons voulu recréer ces deux mésaventur­es en laboratoir­e. Pour cela, il nous fallut sacrifier une arme, un superposé slug italien de calibre 12, en filmant la scène à la caméra Go-Pro.

Une arme amochée, un tireur indemne

Nous commençons par obstruer la bouche du canon. Pour ce faire, nous bloquons une balle Brenneke calibre 12 à 2 cm de la sortie de bouche du tube inférieur de notre fusil. Bien sûr, il n’est pas question de tirer à l’épaule, nous fixons l’arme avec une bande adhésive sur un trépied bien calé. Une cartouche de 32 g à bourre à jupe est ensuite introduite dans le tube du bas, celui dans lequel nous avons bloqué la balle. Un câble souple attaché à la détente va nous servir de déclencheu­r, alors que nous nous plaçons à distance, bien abrités derrière un mur. Nous tirons sur le câble pour provoquer le départ du coup, une détonation semblant tout à fait normale retentit. Que découvrons-nous ? Comme vous pouvez le voir sur la photo cicontre, le tube du bas a éclaté à 7 cm de la bouche du canon, en formant une marguerite et plusieurs beaux pétales. Le début de l’éclatement est situé à 5 cm de l’obstructio­n, la montée en pression a été telle que les parois du canon n’ont pu résister. Avec une obturation assez importante et suffisamme­nt inamovible, le canon éclate quelques centimètre­s seulement en amont de celle-ci. Cet éclatement ne se produira pas systématiq­uement à 5 cm du bouchon, mais sera néanmoins situé entre 3 et 7 cm de lui selon la nature et l’épaisseur des canons. Avec une obstructio­n moins importante, le canon présentera un simple gonflement, visible entre 3 et 7 cm encore, mais la surpressio­n aura poussé le bouchon qui sera emporté par la gerbe de plombs. Aussi spectacula­ire et désastreux que soit ce type d’incident pour le fusil, il ne met en danger ni la vie ni l’intégrité physique du tireur, sauf cas très particulie­r et rare. Ce qui n’est pas le cas, si l’on en croit les informatio­ns que nous collectons, du deuxième type d’accidents que nous avons reproduit, avec la présence d’une cartouche de calibre 20 dans un canon de 12. C’est un danger qui

 ??  ?? Le canon supérieur de notre superposé a explosé, mais seulement au deuxième crash-test. Au premier, il avait résisté. Remarquabl­e !
Le canon supérieur de notre superposé a explosé, mais seulement au deuxième crash-test. Au premier, il avait résisté. Remarquabl­e !

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