.300 Mag contre 8x68S
Issus de deux catégories distinctes?
Issus de deux catégories distinctes ?
Match improbable, la comparaison entre ces deux types de munitions ne peut reposer uniquement sur les performances. Bien que remarquable, la cartouche de 8 x 68 S semble bien en retard sur les différents .300 Magnum. Délaissée par les fabricants d’armes, assez limitée en choix de balles, a-t-elle malgré tout ses chances ?
Sinistre année 1933, Hitler accède au poste de chancelier en Allemagne. Goering est responsable des chasses du Reich. Féru de chasse et de technique, il établit de nombreuses lois cynégétiques toujours en vigueur aujourd’hui. On prétend qu’il aurait poussé Schüler à développer une 8 mm à hautes performances. Si les faits historiques se perdent en conjectures, il n’en reste pas moins qu’apparaît, en 1938, le 8 x 68 S de Schüler que beaucoup attribuent à tort à Vom Hofe. La Seconde Guerre mondiale empêche sa diffusion et il ne fait sa percée que dans les années 50, lorsque les chasseurs allemands sont à nouveau autorisés à détenir des armes.
Comparable au .300, proche du .338
Magnum sans en avoir le nom ni la ceinture, le 8 x 68 S possède un étui de grande capacité plutôt moderne de conception. Disponible uniquement en alésage large, il n’y a pas de version à bourrelet. Le pas de rayure de 11 pouces retenu par Schüler limite la vitesse de rotation pour préserver l’intégrité des che- mises des balles de l’époque. Un pas de 10 pouces conviendrait mieux aujourd’hui. L’étui solide de grande capacité autorise des pressions élevées, inférieures cependant aux munitions modernes ( short magnum). Les spécialistes européens ou américains le comparent au .300 Weatherby tout en lui donnant l’avantage en raison de sa surface frontale plus importante. Proche du .338 Winchester Mag, il lui est supérieur dans certains chargements. Des polémiques sont nées de son utilisation en Afrique par des chasseurs français, où il connaissait des problèmes de surpression. Si certaines armes sont plus sensibles que d’autres aux pressions élevées, il semble que le phénomène ait été exagéré. Allemands, Autrichiens, Espagnols n’en font pas cas. Les poudres modernes réduisent ce risque pour peu qu’on ne laisse pas ses car-