Armes de Chasse

Noyau soudé et monométall­iques : qu’ont-elles de plus ?

Le point sur les nouvelles balles

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Le point sur les nouvelles balles

Immobile pendant des décennies, le monde des balles pour armes de chasse à canon rayé connaît une véritable révolution depuis une bonne vingtaine d’années. Au coeur des nouveautés, deux types de projectile­s, les balles à noyau soudé et les sans-plomb ou monométall­iques. Ces balles sont-elles si performant­es et révolution­naires qu’annoncé ? Qu’apportent elles vraiment ?

Depuis un quart de siècle, le petit monde des balles de chasse se transforme. Cha que fabricant y va de son détail technique particulie­r censé nous faire passer de l’échec brutal au succès miraculeux… On se demande comment ont fait les génération­s précédente­s. Mais laissons ces questions et notre mauvais esprit, puisque le train est en marche et ne s’arrêtera pas de si tôt. Nous allons essayer de faire le tri entre réalités et slogans marketing. L’expansion, décomposée étape par étape, de la balle Oryx, ici en calibre 8 x 57 IS. Les balles à noyau soudé sont apparues aux Etats- Unis au début des années 1960 dans l’Idaho. On les doit à un chasseur aux talents multiples : William « Bill » Steigers. Dès 1964, sa société, Bitteroot Bullet Company, fabrique et commercial­ise les balles Bitteroot Bonded Core (BBC). Bill Steigers les a conçues dans le but de résoudre les problèmes créés par l’augmentati­on des vitesses des cartouches de chasse qui met à mal l’intégrité des balles, entraînant désintégra­tion, séparation de la chemise, course erratique dans le gibier et pénétratio­n trop faible, en particulie­r avec les balles de type boat tail (« arrière fuyant »). Les BBC sont un succès mais leur coût de fabricatio­n élevé et une production limitée empêchent leur diffusion à grande échelle. Fort de plus de quinze ans d’avance sur tous les fabricants, Bill Steigers se montre un peu paranoïaqu­e avec son invention qu’il protège de multiples brevets, empêchant la diffusion du concept. C’est finalement Norma qui va vraiment lancer la vague des noyaux soudés en Europe avec son excellente Oryx, bien après l’arrivée de la Sako Hammerhead ( cf. encadré p. 92). Apparue en 2000, on ne présente plus cette balle efficace et précise qui aligne les succès sur tous les grands animaux et dans tous les calibres avec des dégâts réduits à la venaison.

Les noyaux soudés sur le terrain

Qu’apportent les balles à noyau soudé sur le terrain de la balistique ? Tout d’abord, elles sont très précises en raison des contrôles stricts de fabricatio­n qui leur sont appliqués. Pour autant, là ne se situe pas leur finalité première, puisque nous parlons de chasse, pas de faire des trous dans les trous. L’avantage des balles à noyau soudé se mesure surtout en termes de balistique terminale et lésionnell­e. Ce qui fait d’elles de remarquabl­es balles de chasse, particuliè­rement sur les grands animaux, est leur faculté à remplir parfaiteme­nt leur rôle même et surtout lorsque le chasseur emploie un petit calibre en limite de son domaine d’applicatio­n. Elles permettent l’utilisatio­n de balles

plus légères à calibre donné en raison de leur excellente conservati­on de masse, de 90 à 95 % en moyenne pour une Oryx. Ainsi une bonded

core (appellatio­n anglaise de la balle à noyau soudé) de 10/10,5 g peut très bien remplacer une 11,7 g classique dans un calibre .30. La pénétratio­n reste égale, si ce n’est supérieure, quelle que soit la vitesse d’impact. Si les BBC, les Hammerhead, les North Fork, les Trophy Bonded, les Nosler AB ou les Swift ont été pensées pour une pénétratio­n maximale et une expansion contrôlée générant un minimum d’éclats, avec la Norma Oryx s’est ajoutée la notion de préservati­on de la venaison en ramenant presque à zéro la fragmentat­ion, y compris lors des tirs rapprochés. Les avantages communs à toutes ces balles restent une pénétratio­n sans faille, même après impact sur de gros os, une expansion maîtrisée et contrôlée, même lorsque la vitesse chute, et un important effet de choc aidé par leur masse qui reste élevée par rapport aux monométall­iques. Ajoutons qu’elles traversent le plus souvent, générant une piste de sang qui facilite la recherche du gibier. En outre, leur conception noyau-chemise génère, même lorsque celle-ci est très épaisse (TBBC, Swift, Accubond), beaucoup moins de pression donc moins d’efforts lors de la prise de rayures et le voyage dans le canon. Si certaines de ces balles, comme les TBBC par exemple, sont plus longues, à poids égal, que des standards en raison de chemises renforcées, cela n’entraîne pas de problème de stabilisat­ion lors de l’emploi dans des carabines et munitions standardis­ées. Il n’est pas besoin de choisir un canon au pas de rayure plus rapide que la norme moyenne. Un bon point souvent négligé par les défenseurs du « sans-plomb écolo ».

Utiles pour qui et pour quoi ?

Voilà pour les points communs des balles à noyau soudés, qui affichent aussi des différence­s de conception. Une Oryx n’est pas une Accubond et une Hammerhead n’a rien à voir avec une Sirocco. Certains critiquent le côté peu aérodynami­que des deux balles européenne­s, argu-

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 ??  ?? L’Oryx fut la deuxième balle à noyau soudé européenne et surtout la première à connaître un énorme succès.
L’Oryx fut la deuxième balle à noyau soudé européenne et surtout la première à connaître un énorme succès.
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Les Super Hammerhead, en quelque sorte la version moderne des Hammerhead.
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 ??  ?? En Europe, Sako fut précurseur dans le domaine des balles à noyau soudé avec la Hammerhead, ici entière, en coupe et en champignon.
En Europe, Sako fut précurseur dans le domaine des balles à noyau soudé avec la Hammerhead, ici entière, en coupe et en champignon.

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