Balles légères et bêtes noires
Un rapport de force surprenant
Un rapport de force surprenant
Des dizaines de balles sont apparues sur le marché ces dernières années. Plus performantes, plus modernes, plus compliquées et, avec leurs matériaux innovants et souvent sans plomb, plus légères aussi. Dès lors, la question se pose : Font-elles encore le poids face à nos sangliers ?
Dieu est toujours du côté des balles lourdes » , cette maxime, souvent répétée par le colonel Arthur Alphin, le fondateur de la société A-Square, aurait pu être aussi celle de John « Pondoro » Taylor et de nombreux chasseurs « blancs » de l’époque de gloire de la grande chasse africaine. Aujourd’hui encore, elle reste le leitmotiv de ceux qui « assurent » et pallient les défaillances, voire les déficiences de certains « aventuriers » de la gran- de chasse. Toutefois, dès le début du XXe siècle, certains chasseurs se sont lancés dans la vitesse à tout prix, ce qui a entraîné une sérieuse réduction du poids de balle, à calibre donné. S’il y eut des résultats spectaculaires ( souvent non rééditables), il y eut moult accidents, avec blessés et morts. D’ailleurs, les vrais professionnels, adeptes de petits calibres et des balles légères ayant connu le succès, utilisaient tous les balles les plus lourdes adaptées à leurs armes et cartouches. A l’exemple de Karamojo Bell, qui employait principalement une carabine Mauser Rigby en .275 Rigby (balle de 140 grains) et tirait uniquement des 7 mm Mauser DWM à balles ogivales blindées de 173 grains, plus ou moins. Les premières munitions de Weatherby n’avaient aucune régularité en termes de létalité et allaient du miraculeux au pire, et ce sur animaux arrêtés. Une exception notable, jamais controversée : la .350 Rigby, qui fut réellement la première cartouche à balle légère en rapport du calibre efficace et jamais criti - quée pour ses performances terminales ( avec le .375 H& H à balle de 235 grains), y compris les plus gros animaux en raison de balles très bien conçues. Avec la puissance de la .35 Whelen, mais dans un étui plus gros pour réduire les pressions. Pour clore ce long avant- propos, j’ajoute que les termes « balles légères » ne veulent rien dire si ne sont pas précisés le calibre et les muni-
tions. Et, pour éviter tout malentendu, je précise également que je suis plutôt un adepte du lourd et que j’aime bien les 22 à 26 g de plombs que lancent mes .45- 70 et .450 Marlin. Même si mon épaule commence à s’en lasser.
Le pourquoi du comment
Il est question ici de chasse en battue des grands animaux, plus particulièrement de la bête noire. Commençons donc par établir un domaine d’emploi et de choix de munitions dont le bon sens voudra qu’on ne descende pas trop en diamètre de balles, même s’il est arrivé et arrivera encore que de très petites cartouches et des balles anorexiques tuent de grosses bêtes. De nombreux ( vrais) spécialistes s’entendent pour ne pas tomber en dessous du 6,5 mm. Le 6,5 x55 Mauser Suédois établissant la référence en raison de centaines de milliers de succès attestés, répétés et confirmés sur tous les grands gibiers d’Europe en battue. Pour la limite haute, on peut fixer le .375 H& H ou, pour les adeptes des armes à levier de sousgarde dont je fais partie, le .444 et .450 Marlin ou le .45- 70, souvent tourné en dérision par ceux qui chassent assis devant leur ordinateur. Il nous faut également comprendre comment et pourquoi, aujourd’hui, on peut « tirer plus léger » à calibre donné par rapport à ce que nous tirions avant. Tout en rappelant que ce qui fonctionnait il y a cent ans, voire plus, fonctionne encore parfai- tement et souvent mieux. Lors de la généralisation de la poudre blanche, ou poudre vive, l’accroissement des vitesses a imposé la création de balles chemisées en tombac ou acier doux nickelé pour réduire l’emplombage et conserver une précision correcte. Il est vite apparu qu’à l’impact ces balles voyaient leur partie avant se désagréger. Lorsqu’elles passaient dans le gibier, la chemise se séparait souvent du noyau, entraînant une couse erratique, un important freinage et une pénétration réduite. Pour conserver cette pénétration garante d’une mort rapide sur de grands gibiers, la seule solution était de faire les balles les plus lourdes possible en fonction de la contenance de l’étui, de la forme de la chambre et du pas de rayures. Les exemples types sont les 9,3 x62 et 74R à balles de 18,5 g, le .30-06 à balle de 13 à 14,25 g, le 8 x 57 IS dont certaines balles pe - saient 15,8 g ou les 6,5 x 55 Suédois et 6,5 x 54 MS dont la balle standard se situait entre 10,1 et 10,4 g.
Du standard au light
Avec de telles balles simplissimes, ces munitions ont accumulé plus de succès qu’aucune merveille « superextra-long-short-magnum » dotée de balles miracles n’égalera jamais. Mais l’homme, étant ce qu’il est, a essayé d’améliorer et de rendre plus efficaces ses outils. En renforçant ou partitionnant les chemises des balles (Brenneke puis Nosler), en utilisant des doubles noyaux (Brenneke), en dotant les balles de coiffes balistiques (Westley Richards, Brenneke, CIL, Remington, Winchester, DWM), en renforçant l’arrière de la chemise tout en protégeant par un repli la pointe plomb, voire en ceinturant les chemises (Peters Belted), les fabricants sont arrivés à construire des balles qui conservaient une importante masse résiduelle tout en expansant de façon plus ou moins contrôlée. Les poids ont commencé à se réduire sans que le résultat terminal en pâ tisse, bien au contraire. Tant qu’ils n’ont pas dépassé les limites de la raison. Il est devenu possible pour le chasseur d’employer de par le monde des balles plus légères pour chasser ses sangliers, cervidés et autres antilopes diverses.
Ainsi les standards précités ont été équipés de balles de 15 à 16,2 g pour les 9,3, de 10,5 à 11,7 g pour le .3006, 12,7 g pour les 8 mm, 10,4 g pour les 7 mm et 10,1 pour les 6,5mm. Pour autant, la demande de balles lourdes est restée stable et elles ont été améliorées et rendues plus fiables et efficaces. Rappelez-vous les 7x64 Tig de 11,5 g et les 9,3 x74R Alaska ou T-Mantel de 18,5 g qui furent des standards de nos battues même lorsque les magnum sont arrivées. En 1964, un Américain, qui reste méconnu chez nous, William « Bill » Steigers (et non pas M. Bitterroot comme j’ai pu le lire) invente un procédé chimique qui permet de souder le noyau à la chemise. La balle devient presque indestructible. Si on module l’épaisseur, la forme de la chemise, la dureté du noyau, les Bitterroot Bullets (du nom d’une partie des Rocheuses, désolée et très sauvage du Montana et de l’Idaho) conservent au minimum 90% de leur masse, expansent fortement et ressortent la plupart du temps. Une balle de calibre 30 de 9,7 à 11 g fait le travail d’une balle de 11,7 à 13 g, vitesse en plus et recul en moins. L’histoire de l’allègement des projectiles de chasse continue quand Barnes Bullets, sous la houlette de Randy Brooks, lance sa fameuse balle X. Toutefois, les premières X Bullet n’ont pas été conçues en vue de réduire le poids, mais pour assurer une pénétration totale quel que soit l’angle de tir tout en expansant fortement. Le premier gibier officiellement abattu, en 1986, par une X-Bullet de 270 grains en .375 H& H est un énorme ours brun d’Alaska.
Innovations made in France
En Europe, l’allègement et l’amélioration des balles destinées au tir de battue vient de France. En 189698 est inventée et adoptée la première balle boat tail ( « à arrière fuyant » ) matricée en alliage cuivreux pour faire la guerre, la balle D du capitaine Desaleux. En 1996, nous devenons des précurseurs dans l’emploi de balles en alliage cuivreux, vraiment légères à calibre donné, pour le tir spécifique des sangliers en battue avec la balle à Grande Puissance d’Arrêt ( GPA) inventée par Paul Carré. Portée sur le devant de la scène cynégétique par André Quin sa, elle est rendue encore plus efficace aujourd’hui par un chargement et une fabrication soignée sous l’égide de Thibaut Vuillemey, qui a boosté la maison Sologne depuis qu’il en a fait le rachat. Bien que controversée par certains détenteurs de la vérité unique, cette balle représente l’archétype de la balle légère, spécialisée pour le tir du sanglier. Intelligemment, Sologne propose souvent deux ou trois poids différents qui restent légers ou moyens pour le calibre. Cette balle en a inspiré d’autres (Norma Kalahari, RWS Bionic,
Tri Blade Titan…), même si les fabricants le passent sous silence. Autre précurseur des balles de battue légères et efficaces, Thifan Industrie, que nous appelleront Sauvestre pour simplifier. Après le succès de ses balles flèches pour fusil lisse, JeanClaude Sauvestre a conçu une balle originale destinée prioritairement à la battue : la Fip, pour Flèche Interne Portée. Cette balle monométallique, ou plutôt bimétallique si on prend en compte l’acier doux de la flèche interne, se comporte de façon aussi efficace en tir de battue que la GPA. Comme Sologne, Sauvestre a longtemps été limité par le manque de coopération des fournisseurs d’étuis, fabricants ou importateurs, ce qui grevait le coût de ses cartouches. Des boîtes de seize au lieu de vingt ne contribuaient pas non plus à leur popularité. Aujourd’hui disponibles par vingt unités, les Fip sont devenues plus accessibles. Plus légères que les standards moyens des calibres de battue, elles sont d’excellentes balles aux résultats souvent spectaculaires. Autre balle inclassable que je n’aurais jamais cru trouver en bonne position lors des battues mais dont les résultats que j’ai observés sur quelque 150 sangliers ( pas que les miens !) m’impressionnent : la Win- chester Extreme Point. Légère avec ses 9,7 g, surtout pour la cartouche de .300 Winchester Mag et son étui de grande capacité, mais raisonnable en .30-06 et .308 Winchester (8,4 g en .270 Winchester, poids standard pour cette dernière), l’Extreme Point, conçue à l’origine pour la chasse aux Etats-Unis des cerfs de Virginie et cerfs mulets, tue efficacement et très rapidement les bêtes noires.
Le cas de l’Extreme Point
Quand elles sont tirées de près entre 0 et 35 m et placées en zone thoracique, ces balles sont les premières à m’avoir montré l’effet réel du choc hydrostatique de façon régulière avec une explosion quasi générale des veines et vaisseaux se propageant à la cavité abdominale (dont la paroi est couleur lie de vin). Comme les Evo Green et Zero lorsqu’elles touchent l’épaule, les dégâts peuvent être conséquents. Même si elles ne ressortent pas souvent à distance de battue, l’animal ne va jamais loin. Après tout, c’est ce que l’on demande, surtout chez moi dans le Sud où la viande n’est pas commercialisée. Aujourd’hui, nous disposons d’une pléthore de munitions et de balles pour la chasse en général. Certains, surtout ceux qui les vendent, diront trop. Ce n’est pas mon cas. Le seul problème que ce choix génère est justement le choix ! Alors, même si j’ai l’impression de me répéter (il faut bien que je gagne ma vie !), je vais essayer de donner quelques exemples de cartouches et balles légères capables de tirer leur épingle
du jeu en battue. Je me placerai ici dans une position de posté, non pas de traqueur ou de conducteur de chien, et je rappellerai que lorsque je parle d’efficacité, celle- ci est consécutive à un tir coffré, en zone coeur- poumons- épaules. Aucune munition d’arme de chasse ne garantira la mort rapide et « humaine » d’un gibier si elle est mal placée. D’autre part, je retiendrai uniquement des produits dont la performance est avérée, que j’emploie, ai employés ou vu en action de façon substantielle.
Balles légères et calibres moyens
Ayant défini le 6,5 mm comme calibre minimum, j’ai retenu le plus courant aujourd’hui en Europe, à savoir le 6,5 x 55 Suédois. Je ne l’utilise qu’à l’approche ou au tir à moyenne et longue distance, mais j’ai pu apprécier son efficacité entre les mains de chasseurs scandinaves. Même si sa réputation est basée sur l’emploi de balles lourdes (10,1 à 10,4 g), une RWS DK de 9,1 g ou une Norma à balle Partition de même poids apportent un petit plus en vitesse qui réduit l’avance à donner et permet une expansion plus violente. Il existe d’autres choix, mais plus difficiles à trouver. Ceux qui rechargent peuvent aisément « booster » les performances, sans exagérer, car les munitions usines sont limitées par les normes CIP. Une GPA de 7,4 g ou une TSX de 7,8 à 8,4 g chargées avec intelligence ne sont pas loin du .270 Winchester et conviennent parfaitement. Calibre minimum pour la battue, il est à réserver aux bons tireurs qui chercheront la qualité du tir et non le
spray and pray (« arrose et prie )… Pour les adeptes des .270, le choix reste simple et ne se pose pour ainsi dire pas. Même si je préfère les 10,1 g Vulkan ou les 10,4 g Partition et Mega, il ne fait aucun doute que les balles de 8 à 8,4 g classiques ou monométalliques assurent avec efficacité sur nos sangliers lorsque le tireur fait ce qu’il faut. Là encore, les usual suspects sont de rigueur, avec une préférence pour les françaises Fip et GPA, un peu de chauvinisme ne nuit pas. Si Sauvestre n’offre qu’une Fip de 8,15 g, son presque voisin de clocher propose, comme nous le mentionnions plus haut, trois poids pour ses GPA. C’est votre bon sens, le biotope où vous évoluez et le poids médian des animaux que vous êtes susceptible de chasser qui devra déterminer votre choix, ainsi que, de moindre façon, la chambre de votre carabine. A ceux qui se jouent des normes CIP, je peux garantir que toutes les chambres ne sont pas égales ! Revenons à nos GPA de calibre .270. La plus légère fait 7,4 g et la plus lourde 9,4 g. Je retiens l’intermédiaire, la 8,6 g, qui s’approche du poids qui a fait le succès du .270 Winchester. Au risque de paraître trop « franchouillard », voire de faire monter la colère chez les importateurs, je pense, dans le cas du .270 WSM, que les GPA de 8,4 g et Fip de 8,15 g sont les meilleures balles légères pour la battue dans cette munition. Notez l’adjectif « légères » ! Seul petit hic : leur forme fait qu’elles peuvent ne pas alimenter avec 100% de fiabilité dans certaines carabines semi-automatiques. Pour les 7 mm, qu’ils soient standards ou magnum, le choix est plus vaste mais se complique en raison d’une importante variation de capacité d’étuis. Je ne ferai pas un inventaire à la Prévert de toutes les balles light disponibles, mais je reviens sur ce qui précède : toute balle de structure suffisamment solide pour résister à l’impact et pénétrer profondément conviendra parfaitement si l’expansion est garantie. Avec des balles composées d’un noyau et d’une chemise, soudée ou verrouillée de façon mécanique, je conseille un poids allant de 9,7 à un peu plus de 10 g. Ces balles expansent toujours mieux que les monométalliques lorsque la vitesse est limitée ou tombée ( 7- 08 Rem et 7 x 57 R par exemple).
Si j’optais pour le choix « écolo », je ne dépasserais pas les 9 à 9,7 g pour les cartouches standards afin de garantir une vitesse résiduelle suffisante dans le cas d’un tir lointain – battue en relief montagneux ou montéria. Dans ce cas de figure, ma préférence va aux balles classiques. En 7 mm Magnum, une balle de 10,1 à 10,5 g fera l’affaire. J’ai une assez bonne expérience avec les 7-08 Remington, 7 x 64 et 65 R en battue. Le respect de ces choix m’a toujours donné satisfaction tout comme à mes amis qui s’y tiennent. Un seul problème avec tous ces petits calibres et balles légères, si l’animal est tiré un peu loin ( plus de 50 m pour simplifier) et que la balle atterrit dans la panse, il n’accuse pas le coup dans 75% des cas, selon une estimation basée sur des constats de tirs. Ce genre de tir laisse peu d’indices à l’impact, le gibier est annoncé : manqué! Quel que soit le projectile, miraculeux ou pas.
Après la grande amnistie
Avant la libéralisation des « redoutables munitions de guerre » (je me moque), le choix en calibre .30 se limitait aux divers .300 Magnum longs ou courts. Les .30- 30, .307 Winchester et .300 Savage rarement employées sous nos cieux, dénigrées par ceux qui ne s’en sont jamais servi, l’étaient et le sont toujours par quelques amateurs qui tirent peu mais juste et tuent sans se poser de question. Depuis 2013 et la libéralisation des calibres militaires, le chasseur français a appris qu’il n’y a rien de mieux que le .30-06 et nombreuses sont les « .300 et 7x64 Bar » à rejoindre le râtelier des occasions chez les armuriers, remplacées par la « merveille des merveilles ». Ni meilleur ni pire que le 7 x 64 ou le .280 Remington, voire le .270 Winchester, le .30-06 a établi sa réputation avec des balles de 11,7 à 14,25 g. Si cette dernière a disparu de presque tous les catalogues (de même qu’en .300 Winchester Magnum) la balle de 11,7 g reste le standard. Ce poids quelle que soit la structure de la balle reste une valeur incontournable en .30-06 et .300 Mag. Il est cependant tout à fait concevable d’employer des balles plus légères, plus rapides, dans une fourchette de poids de 9,7 à 10,5 g avec des résultats probants pour peu qu’elles soient « coffrées ». Il en va de même pour le .308 Winchester qui possède, en canon court, un rendement supérieur à la vieille réglementaire américaine. J’ai pu tirer plus d’une quarantaine de bêtes avec cette cartouche ( approche et battue) avec des balles de 9,7 à 10,5 g, dont quelques solides animaux africains. Je la préfère au .3006. Si j’ai besoin de plus, je passe aux 9,3 x 62, 8 x 68S ou .338 Winchester Mag. En .300 Mag, le chasseur qui veut tirer plus léger doit veiller à adapter sa balle à la vitesse, aux distances de tir et au gibier. Les balles monométalliques ou à noyau soudé se justifient plus encore quand on descend dans le poids. Très souvent employés en battue, les 8x57IRS, 9,3 x62 et 74 R se retrouvent aussi avec des balles légères. Le seul problème avec les deux « vieilles à bourrelet » reste la convergence dans les carabines doubles. Si l’inconvénient est réglé, une GPA de 10,1 g, une Eco Strike de 10,4 g, une Evo Green ou Zero de 9 g constituent un choix intéressant. En 9,3 x 74 R s’ajoutent la Fip de 16,45 g et les standards Oryx et Vulkan de 15 g ou la DK de 14,25 g. On peut étendre ce choix au 9,3 x 62 qui est encore plus redoutable qu’avant en tir de battue. Après avoir employé les Oryx de 18,5 g, essayé celles de 21 g et les Hawk de 19,4 g, je suis passé pendant longtemps aux Oryx de 15 g. Avec un recul réduit, une efficacité égale sinon supérieure sur les sangliers européens, elles sont un des musts des balles légères pour les 9,3. Toutefois, depuis l’an passé, j’ai cédé aux charmes de l’Eco Strike, pas pour sa fibre écolo, mais parce qu’elle est belle – c’est comme ça, on ne se refait pas – et qu’elle tue bien, vite, proprement et cogne peu. Seul son prix reste contrariant. Sans renier mes principes ni mes propos antérieurs et restant toujours un grand fan des balles lourdes et relativement lentes, sans sacrifier au dieu vitesse et à des valeurs plus ou moins fumeuses, sans être détenteur d’un dogme et en fonction de ma modeste expérience, j’écris sans hon te ni crain t e qu’il est possible aujourd’hui de tirer plus léger qu’avant avec autant d’efficacité en battue. J’ajoute, et répète, que ce qui marchait avant fonctionne toujours et même mieux. Si « Dieu est toujours du côté des balles lourdes » (vérité incontestée et incontestable sur les Big Five ou dans des fermes dangereux), il a posé son regard sur les utilisateurs de balles légères et modernes, et s’est aussi rangé à leur côté… A condition de raison garder !