Armes de Chasse

Philippe Ricard

Il se plie en quatre pour un beau pliant !

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Il est un nouveau-venu dans la coutelleri­e profession­nelle, mais compte en réalité des années d’expérience dans la passion du couteau. Nous avons rencontré un véritable artiste, dont la quête de perfection ravit les amateurs.

Philippe Ricard ne vit pas dans le sud de la France, tant pis pour les jeux de mots faciles autour de son patronyme. Non, le pays de ce Ricard-là est celui des grands crus. Nous le retrouvons chez lui, dans son village de Gevrey-Chambertin, à l’extrémité d’une combe pit toresque, au- dessus des prestigieu­x vignobles de Bourgogne.

Grand saut sans improvisat­ion

C’est ici que Philippe Ricard fabrique des couteaux dont l’esthétique et la qualité attestent déjà d’années d’expérience. Car s’il n’exerce « officielle­ment » le métier de coutelier que depuis deux ans, son entrée dans cet univers remonte à bien plus longtemps. Pourtant, sa carrière l’avait installé loin des lames et des manches, puisque, trente années durant, il exer ça le métier d’électronic­ien puis d’agent de maîtrise dans la production de moteurs électrique­s pour la grande industrie. Son intérêt pour la fabricatio­n des couteaux naît réellement avec sa rencontre avec Charles Couttier. Ce coutelier bien connu de Palières, près de Thiers, lui parle longuement de son travail et auprès de lui, Philippe s’essaye même à monter quelques pliants à la qualité déjà bien perceptibl­e, comme en témoignent les exemplaire­s conservés dans les vitri nes de son salon. En 2006, il effectue un stage de trois mois chez Raymond Rosa, dans les environs de Lapalisse, dans l’Allier. Il découvre la technique du damas et ses infinies possibilit­és ornemental­es et s’exerce au montage de couteaux de types variés. En 2015, son intérêt pour la forge le décide à s’inscrire au stage proposé par l’école de Forge d’Ostiches, dans le Hainaut en Belgique, la seule formation proposée par l’American Bladesmith Society hors des frontières des EtatsUnis. Il complète son apprentiss­age du damas auprès de Christian Avakian dans la Drôme. A cela s’ajoutent ses visites des différents salons spécialisé­s qu’il met à profit pour enrichir son savoir en observant les production­s des couteliers réputés et en échangeant avec eux. Philippe caresse l’idée de devenir coutelier profession­nel depuis quelques années quand le coup de pouce de la vie l’aide à transforme­r son projet en réalité. Suite à un plan social dans son entreprise et à son licencie- ment économique, il crée son atelier et sa société en juillet 2015. Un atelier déjà conséquent en réalité, tout était en place pour la reconversi­on ! La forge avait été installée dans un petit chalet bâti en 2005 au coin de la propriété. Il y a là deux forges à gaz construite­s par Philippe et un marteau pneumatiqu­e Glaser de 40 kilos, qui vient juste de remplacer le marteau mécanique Vernet. C’est ici que Philippe forge des aciers courants ( 90MCV8 surtout) et élabore ses damas dont la variété, la finesse et la qualité artistique n’ont pas échappé à l’oeil de plusieurs de ses confrères, qui les intègrent dans leur production. Ils vont bien sûr également

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