Magnum: la recharge facile
Réussir ses cartouches musclées
Les cartouches magnum jouissent d’une forte aura auprès des chasseurs. Pour les rechargeurs, elles peuvent paraître des monstres de puissance à la fabrication délicate, voire risquée. Elles imposent certes des règles draconiennes mais pas insurmontables, surtout si vous suivez nos conseils.
Le terme de magnum est ap paru au début du XXe siècle pour désigner une cartouche à fort potentiel, qui se démarquait nettement des performances délivrées à cette époque par les autres munitions. C’est la célèbre maison Holland & Holland qui, après un essai infructueux avec la .375 Velopex (brevet de 1904), a créé en 1912 la .375 Belted Rimless Nitro Express, plus connue sous le nom de .375 Mag num ou .375 Holland & Holland Magnum. La cartouche a largement fait ses preuves sur tous les terrains de chasse du monde entier et est certainement encore la plus employée en safari. Son originalité était de pouvoir être chambrée dans une carabine à verrou standard (après quelques aménagements malgré tout), beaucoup plus légère et moins coûteuse qu’une double express. La vitesse initiale d’une balle lourde bien construite propulsée par une charge de poudre bien pensée lui permettait de dépasser largement ses concurrentes en termes de quantité de mouvement.
Un filon prometteur
Le succès foudroyant de la cartouche de Holland & Holland a titillé l’esprit des concurrents, qui ont commencé à la chambrer dans leurs propres fabrications (Winchester et son modèle 70) ou à plancher pour créer une cartouche concurrente. Le signe distinctif de la .375 H& H était de posséder une ceinture ( belt), laquelle est longtemps restée l’apanage d’une cartouche magnum. Cette ceinture n’est pas, comme ont voulu nous le faire croire les gens des départements marketing, un renfort quelconque qui permettrait à l’étui de mieux résister aux fortes charges. Elle est un simple artifice technique pour bien établir la feuillure de la chambre malgré un épaulement très peu marqué et fuyant. La cartouche se trouve ainsi en bonne position dans la chambre, tout excès de feuillure qui pourrait s’avérer dangereux ou même catastrophique pour le tireur et son arme est évité. Devant le succès de ces cartouches d’appellation Magnum, tout le monde s’est engouffré dans le filon après la Seconde Guerre mondiale. Des Américains, Weatherby en tête, ont concocté des magnum qui semblaient être la panacée. Leur très haute vitesse initiale était obtenue par l’utilisation de fortes doses de poudres lentes IMR 4350 et IMR 4831 provenant des surplus des armées (IMR pour Improved Military Rifle). Depuis cette époque, les .300, .378 et