Editions G
Une nouvelle marque est née en France, et c’est une très bonne nouvelle : Editions G, c’est son nom, se présente comme une société d’édition de couteaux, au même titre qu’il existe des sociétés d’éditions d’oeuvres d’art. Découvrons cette nouvelle entité
Entre édition limitée et série spéciale
Gr égory Pohl n’est pas un inconnu dans l’univers de la coutellerie. Il est l’organisateur de l’Euro Knife Show de Strasbourg et est très présent sur la scène coutelière. Je l’ai croisé bien souvent, mais je ne sais toujours pas s’il y a des cheveux sous sa casquette ! Mais cette digression m’éloigne de ce qui devrait vous intéresser davantage : c’est lui qui est à l’initiative et le dirigeant des Editions G. Un label nouveau dont l’ambition est d’offrir à un large public de passionnés, des versions industrielles haut de gamme de couteaux d’artisans renommés : des séries limitées à 300 exemplaires, signées et numérotées.
Du beau monde
Les artisans approchés pour de futures collaborations font partie de ceux qui vendent très rapidement leur production sur les rares salons auxquels ils participent, privant ainsi le plus grand nombre de leurs créations et surtout suscitant envies et frustrations. Dès lors, on ne s’étonne pas de trouver sur la liste des Opus (c’est ainsi que Grégory a décidé de nommer chacune de ces collaborations) présents et futurs, les signatures de David Lespect ( Opus 1), Gudy van Poppel ( Opus 2), Eric Parmentier (Opus 3), Guy Poggetti (Opus 4)… Et ce n’est que le programme de la première année. Grégory Pohl a du pain sur la planche… à découper !
Ce concept d’une production industrielle haut de gamme, réalisée en étroite collaboration avec l’artisan créateur, est intéressant et innovant. Car contrairementit aux collabora-collaborations industrielles de masse, où la rréalisation échappe souvent à son cconcepteur, ici ce dernier garde un ddroit de regard et voix au chapitre.
Où trouver les Opus ?
L’accès aux modèles sera facile, grâce à la mise en place de trois réseaux de vente complémentaires : un site de vente en ligne ( www.editions-g.com) – il faut vivre avec son époque –, un réseau de revendeurs (coutelleries, armureries, partenaires divers) – le traditionnel a du bon – et plusieurs salons couteliers – pour le plaisir des rrencontres et de la convivialité. Le premier Opusp d’Editions G sera donc conçuonçu par David Lespect et produit comme les suivants à seu-seulement 300 exemplaires. Il s’agit d’und’un couteau pliant, livré dans un mini-container plastique très robuste de type Stormy Case, accompagné de son certificat d’authenticité signé par le responsable du concept, Gré-Grégory Pohl. Je dois avouer que j’atj’attendais depuis longtemps l’occasion d’acheter un David Lespect… C’est vous dire si ce concept nouveau m’enchante ! Le couteau mesure 11 cm fermé, pour une longueur lame déployée de 19,2 cm, une taille moyenne parfaite
pour faire un magnifique couteau de tous les jours, dans un monde où la tolérance tend vers le zéro en milieu urbain. Sa masse est très raisonnable, avec seulement 108 g. C’est un liner-lock dans la pure tradition des fermants classiques de David Lespect avec des platines en titane de grade 5 (Ti6Al4V). L’architecture open frame permet une réelle économie de ppoids. La platine verrou est très puissante et assure un blocage sans faille de la lame – cela a été vérifié sur plus d’une semaine de tests d’ouverture. L’engagement au talon de la lame est de l’ordre de 50 % de la surface d’appui de la platine en titane. La platine opposée au verrou comporte les marquages : le monogramme de la marque (G), la signature stylisée de David Lespect, la mention Lionsteel (le fabricant) et le numéro de série. Ce marquage intérieur est un gage de bon goût qui nous épargne les « romans » ostentatoires de certaines lames. Les côtes sont en G- 10 noir poncé et le toucher est agréable. Le couteau ne possède pas de clip, on optera donc pour un étui en cuir de bonne facture. Même dans une poche de costume, il sera parfaitement à son aise. La lame est réalisée en acier M 390 Superclean Bohler, considéré comme l’un des meilleurs aciers hightech du marché et que Lionsteel maîtrise à la perfection. Théoriquement, cet acier fritté offre des capacités supérieures au RWL- 34. La lame mesure 80 mm, pour une épaisseur comprise entre 2,80 et 3 mm. L’émouture est plane intégrale : le déploiement de la lame se fait au moyen d’un système Lip très courant sur les modèles de David Lespect. La lame étant montée ball bearing, avec des billes métalliques, l’ouverture à une main du couteau ne pose aucun problème. La rampe crantée permet d’appuyer le pouce tout en disposant d’une importante surface d’appui non crantée disponible dans le prolongement du Lip. Les tests de coupe montrent que le tranchant accroche très facilement la matière avec des découpes ultrafines de bande de papier. La géométrie de la lame, qui combine plusieurs influences ( spear point et drop point pour les spécialistes), possède une excellente capacité de perforation. Vous l’aurez compris, ce premier Opus est une réussite. Il coûte 270 € et devrait s’arracher, en attendant les suivants et, on le souhaite, la déclinaison d’une belle collection.