Check-list d’intersaison
Il est temps de vérifier son arme
Il est temps de vérifier son arme
Comme pour un pilote avant le décollage, le moment est venu d’inspecter votre fusil et de faire le tour des différents points à surveiller afin de devancer tout problème et d’y remédier avant le début de la saison.
Les beaux jours affûtent leurs premiers rayons de soleil et les vacances vont bientôt nous couper du monde pendant quelques semaines. On a tout notre temps, mais pas trop tout de même. Chaque année, c’est la même chose, l’été semble à peine commencé que déjà la rentrée est là, bientôt suivie de l’ouverture de la chasse. C’est dès maintenant qu’il faut nous poser la question : notre arme estelle prête à nous accompagner sans encombre pour la prochaine saison ?
Six points à la loupe
Certes, le mois de juin ne manque pas d’occasions de sortir les armes des coffres : affût, approche, balltrap, le chasseur, finalement, ne s’ennuie pas tant que ça. Mais au milieu de toutes ces saines occupations, n’oubliez pas de glisser un rendez-vous chez votre armurier pour le nettoyage et la vérification annuels. Vous pouvez aussi très bien procéder vous-même à l’inspection de votre arme. Avoir un oeil attentif et savoir poser un premier diagnostic ne constituent jamais du temps perdu. Pour cela, six points sont à contrôler. Il y en a certes d’autres, mais ceux-là constituent des incontournables pour s’assurer des sorties sans casse et sans risque pour votre sécurité et celle de vos compagnons.
1. Les canons. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, les canons doivent présenter un aspect sans irrégularités. Des traces d’oxydation, quelles que soient leur gravité et leur profondeur, entraînent une fragilisation de l’arme. Après chaque utilisation, surtout si elle s’est déroulée dans un milieu humide, pensez à bien laisser sécher votre arme dans un endroit sec, à nettoyer l’intérieur des canons à l’aide d’une baguette, puis à huiler l’ensemble. Si l’état d’oxydation des tubes est important, n’hésitez pas à apporter l’arme chez votre armurier afin qu’il procède si nécessaire à un rebronzage des canons pour leur redonner une nouvelle jeunesse et les protéger durablement.
2. La bascule. Si votre arme commence à prendre de l’âge, veillez à ce que du jeu n’apparaisse pas, tout particulièrement dans la bascule. Les chocs à répétition causés par les tirs au fil des années peuvent causer de légers jeux dans le mécanisme, pouvant le fragiliser, voire, dans le pire des cas, entraîner la casse des petites pièces. Corriger le jeu dans la bascule d’un fusil est une
opération relativement courante pour votre armurier.
3. La position de la clé. L’usure d’une arme peut causer une dégradation, voire une perte de réserve au niveau de la clé. Celle-ci ne signifie pas qu’il y ait du jeu mais que le rattrapage de jeu n’est plus assuré. Arme fermée, vérifiez la position de la clé. Si vous constatez une usure du mécanisme, il est temps que votre armurier refasse le verrouillage et procède à un nouveau basculage.
La casse qui ne passe pas
4. Les percuteurs. La casse des deux petites pièces permettant d’amorcer la poudre de votre munition est fréquente, leur usure étant inévitable. Et les imprévoyants font toujours le même constat : ce n’est jamais lors d’une sortie médiocre que l’incident se produit, mais toujours quand le grand cerf saute la ligne ou qu’un pairon de bécasses jaillit devant votre chien médusé. Le point rouge est en pleine épaule, vous vous apprêtez à cueillir la première des deux mordorées, vous pressez la détente et clic ! Le coup ne part pas et, si votre arme est dotée d’une monodétente à inertie, le second restera tout aussi muet.Voilà pourquoi il est si important de vérifier les percuteurs à chaque début de saison, surtout si vous êtes adepte des tirs intensifs. Un percuteur trop court ou un peu émoussé peut suffire à rendre votre fusil aphone.
5. Les bois. Tout comme les percuteurs, vous devez surveiller comme le lait sur le feu les petites fêlures dans le bois, qui ont si vite fait de se transformer en fissures, voire de faire de votre crosse deux éléments distincts. La chose ne prévient pas et surtout ne pardonne pas. Peu importe le calibre, .375 H& H, .22 LR, ou 12 ou 28, l’usure et les chocs à répétition peuvent fissurer votre bois à de nombreux endroits. Sur la crosse, les fêlures naissent souvent au niveau de la poignée, de l’entaillage bois-métal ou des oreilles de crosse, sur la
longuesse, le fer de devant constitue un point de départ récurrent. Vous ne voudriez pas que votre fusil soit bientôt parsemé de vis, comme on en voit parfois ? Alors ayez l’oeil. Si les fêlures sont prises au sérieux rapidement, votre armurier peut y remédier de façon solide et pour autant discrète.
6. Les chokes. Les chokes interchangeables doivent être démontés au minimum une fois par saison. Comme toutes les autres pièces de votre fusil, ils peuvent s’oxyder et s’abîmer. Un nettoyage annuel est donc indispensable. Pensez à bien les graisser avant de les revisser dans les canons afin de préserver le pas du filetage et éviter de les découvrir un jour soudés par la rouille à leurs tubes. A vous revient la tâche de bien connaître votre arme et son état de santé, à l’armurier celle de procéder aux interventions. Ce partenariat est la base d’une saison réussie !