La DRO, qu’est-ce que c’est ?
En théorie et en pratique
DRO, GEE, MRD… Que notre matériel soit francophone, germanique ou anglophone, l’un de ces trois termes figure sur les tables balistiques de nos cartouches et définit la même chose : la distance optimale de réglage d’une arme en fonction d’une munition et d’une balle donnée. Voyons comment comprendre cette donnée et surtout comment l’utiliser efficacement sur le terrain.
RWS, célèbre fabricant allemand de munitions métalliques, a été le premier ou l’un des tout premiers à promouvoir la distance de réglage optimale (DRO). Il en a aussi donné une définition synthétique et claire : « La DRO est le point où la trajectoire de la balle croise pour la deuxième fois l’axe
de visée. Cette trajectoire ne doit jamais s’écarter à plus de 4 cm de l’axe de visée. »
Pour tirer assez loin à la carabine, nous sommes obligés de relever l’axe de tir (centre du canon) qui forme ainsi un angle avec l’axe de visée (centre de la lunette ou de l’ensemble hausse-guidon). Si l’axe de visée est horizontal, l’axe de tir doit pointer légèrement vers le haut. La balle coupe donc l’axe de visée une première fois (en moyenne entre 20 et 35 m), puis, selon les lois de la physique et de l’attraction terrestre, une seconde fois à une distance plus éloignée. Cette seconde distance, la DRO, varie suivant la munition, les balles et les vitesses.
Les Allemands frappent au coeur
Les Allemands, qui ont longtemps dominé le marché de la munition de carabine en Europe, ont retenu un diamètre de 8 cm, correspondant en gros au coeur d’un chevreuil, comme zone vitale à atteindre, ce qui place le centre de cette zone à 4 cm de part et d’autre de l’axe de visée. La balle ne devant jamais s’élever à plus de 4 cm de cet axe.
La DRO est donc le point où la balle croise la ligne de visée pour la seconde fois, au terme d’un parcours et d’un vol plus ou moins importants au cours duquel elle est restée au- dessus de l’axe de visée – à l’exception des 20 à 35 premiers mètres – mais sous ces fatidiques 4 cm. C’est ce que nous allons appeler la DRO 4 cm, car, nous le verrons plus loin, il existe des DRO plus importantes, 6 ou 8 cm.
Après la DRO, la balle continue de chuter : le point précis où elle va
passer 4 cm sous l’axe de visée déterminera la distance de tir de but en blanc. Ou si vous préférez la plage de distances de tir pour lesquelles vous n’aurez pas de correction de visée à effectuer.
La DRO n’a par conséquent rien à voir avec l’écart entre l’axe de tir et l’axe de visée, c’est-à-dire entre l’axe du canon et celui de votre optique, autrement dit la hauteur de son montage. Mais il est bien entendu que la variation de hauteur entre ces axes fait varier la DRO. En général, la DRO annoncée par les fabricants est calculée pour des valeurs standards de température, pression et altitude en utilisant un canon d’épreuve d’une longueur de 60 à 65 cm et une visée dont l’axe se situe 4 cm au-dessus de celui du canon. Toute modification d’un ou plusieurs de ces paramètres fait varier la DRO. Celle-ci n’est donc une valeur ni absolue ni définitive. Elle sert toutefois de base pour établir un réglage moyen même si ce dernier n’est pas parfait.
Les données qui illustrent cet article sont issues du logiciel balistique Sierra. Tout comme ses équivalents (Strelok Pro, JBM ou Lapua), c’est un outil fiable ; l’entrée de données identiques donne des résultats qui le sont aussi d’un logiciel à l’autre. Afin de rendre les tableaux plus lisibles, je n’y ai pas introduit les facteurs liés au vent et à l’angle de tir. Les trois calibres retenus sont communément employés chez nous afin de vous fournir des données qui vous aideront à chaque fois que vous déciderez de chasser à l’approche ou à l’affût ou de tirer un peu plus loin qu’à l’accoutumée.
Pour le chevreuil à l’approche
Commençons avec une munition très utilisée à l’approche et à l’affût sur des gibiers de petite à moyenne taille : le .243 Winchester. J’ai choisi une cartouche que j’aime bien, la Sako à balle Gamehead de 6,5 g (100 grains) qui sortait à 900 m/s de ma vieille Winchester 70. La température ambiante est fixée à 15 °C, pour une humidité de 78 % au niveau de la mer et une pression de 1 013 mbars.
Les trajectoires théoriques présentées dans nos tableaux sont très proches de la réalité si on accepte les coefficients balistiques du fabricant.
.243 Winchester, Sako Gamehead 6,5 g, réglage à 100 m
Avec un réglage à zéro à 100 m, on constate que, passé 150 m, on se retrouve sous le coeur du chevreuil si on essaie de viser cet organe dont le diamètre fait peu ou prou 8 cm. (De vous à moi, viser le coeur, que l’on ne voit pas, relève de l’hérésie. Il est beaucoup plus intéressant de placer son tir au centre de la zone mortelle. Je referme la parenthèse.) Ce réglage nous donne une distance de tir de but en blanc, c’est-à-dire efficace et sans correction, de 156 m pour une zone mortelle de 8 cm de diamètre. Effectuons maintenant, avec la même arme et la même munition, un réglage pour la DRO à 4 cm, comme conseillé par les fabricants germaniques et européens en général, et toujours pour une zone mortelle de 8 cm.
.243 Winchester, Sako Gamehead 6,5 g, DRO 4 cm, réglage à 180 m
Même si le tableau ne le montre pas, on obtient ici une distance de tir de but en blanc de 209 m, ce qui est déjà bien. Elle correspond aux tirs que l’on peut être amené à faire quand on chasse le chevreuil en plaine, ou même en montagne. Toutefois, j’ai depuis bien longtemps déterminé pour les réglages de mes munitions de chasse une DRO à 6 cm qui me laisse une bonne marge de sécurité et m’assure la tranquillité si pour une raison ou une autre je ne peux pas approcher le gibier. (Et même si mes deux derniers brocards sont tombés à 18 et 47 m sous deux Oryx de 55 grains tirées par ma .22250 Remington, pourtant réglée à 210 m…) Le tableau ci-dessus démontre l’intérêt de ce réglage.
.243 Winchester, Sako Gamehead 6,5 g, DRO 6 cm, réglage à 210 m
Si on retient 12 cm comme diamètre de la zone mortelle, on peut effectuer un zéro à 200 m (ici 210 exactement), ce qui allonge notre portée de but en blanc à 240 m. On a ainsi gagné 31 m, ce n’est certes pas énorme mais cela pourrait faire toute la différence pour un animal refusant de se laisser approcher à moins de 210 m.
Le tableau permet de visualiser la chute rapide des projectiles passé 250/300 m. Il montre qu’après 300 m la chute s’amplifie et ce quelles que soient les munitions employées. Le tir à moyenne et longue distance ne s’improvise pas. On voit aussi que l’énergie chute rapidement pour passer sous les 1000 J à 450 m.
L’énergie résiduelle devrait être associée à notre distance de confort ( à laquelle on est certain de placer efficacement notre balle) et à la DRO afin de définir la distance à laquelle on s’interdira de tirer.
Un réglage à adapter à vos gibiers
La munition que j’ai retenue est destinée avant tout à l’approche ou à l’affût et j’ai choisi le chevreuil comme gibier de référence. Si vous vous spécialisez dans le tir du renard, vous devrez adapter votre réglage et la DRO aux distances rencontrées avec le goupil et à sa zone mortelle, plus petite que celle du chevreuil. Toutefois, avec de l’habitude et un peu d’entraînement, on arrive même à tirer des corvidés en ayant plus que le vent à gérer et ce jusqu’à 250 bons mètres. Je m’y exerce avec la .22-250, c’est un excellent entraînement pour la chasse des grands animaux.
Si vous vous spécialisez sur le cerf élaphe ou que vous envisagez un voyage de chasse au maral ou encore au grand gibier de plaine africain et que votre guide vous a annoncé des distances qui pourraient être importantes, la première chose à faire, après avoir choisi une munition que vous maîtrisez, sera de déterminer une DRO raisonnable et utile et de vous entraîner à placer vos balles. « DRO raisonnable et utile » sous-entend qu’il est ridicule de régler votre arme sur une cible de 8 cm de diamètre (DRO à 4 cm) sachant que le rayon de la zone mortelle (coeur-poumons) fait plus de 12 cm. Cette précision ne vous concerne pas si vous êtes parfaitement rodé à corriger la chute de vos balles avec la tourelle de votre lunette. Mais si vous n’êtes pas à l’aise avec cette manoeuvre, une DRO adaptée aux distances de tir moyennes rencontrées et à l’animal chassé s’impose. Ce type de réglage qui allongera votre distance de tir de but en blanc réduira considérablement le risque de blesser et de perdre votre gibier ou de vous acquitter d’une facture à la goutte de sang. Certains rétorqueront qu’avec les télémètres laser et les tourelles mémorielles, quand on ne parle pas de lunettes à compensation automatique de trajectoire, on n’a plus besoin de se casser la tête avec tout ce cinéma. C’est vrai, quand ça fonctionne. En adepte de la loi de Murphy, je préfère me reposer sur des valeurs sûres et l’expérience.
déclarations peuvent fort bien affirmer également : « En battue, on tire
loin, on chasse en montagne. » Deux réflexions parfaitement antinomiques ! Pour aborder le cas de la battue, j’ai choisi, par esprit de contradiction ou de provocation, le calibre 7 x 64, et non le .30-06, avec une balle Vulkan de 11 g (170 grains) : une combinaison qui en France a couché plus que sa part de sangliers et cervidés et continue de le faire pour tous ceux qui ne se posent pas de questions.
Prenons pour commencer un zéro à 50 m, réglage très communément pratiqué par les armuriers pour leurs clients chasseurs exclusifs ou presque de battue. On les comprend puisqu’ils ne font généralement pas payer ce service (ce qui est injustifié) et qu’ils n’ont pas souvent de stands disposant de plus grandes distances proches de leurs boutiques. De nombreux chasseurs qui règlent eux- mêmes leurs carabines font de même et parfois tirent encore plus près. Cependant, ce réglage doit être parfaitement réalisé et les balles parfaitement placées au centre du point visé.
On rencontre beaucoup de ces réglages avec le centre du groupement placé à plusieurs centimètres au-des
sus du point visé, sous prétexte que les chasseurs feront immanquablement un coup de doigt qui fera descendre la balle près du centre. Ne riez pas, c’est fréquent. Je l’ai encore constaté récemment à l’occasion d’un concours de sanglier courant organisé par différentes associations de chasse. Je me suis proposé pour reprendre le réglage des armes… Sur les 71 carabines passées entre mes mains, beaucoup plaçaient les balles trop haut pour un tir de chasse efficace. Les pires étant celles équipées d’un point rouge, certaines groupaient entre 6 et 8 cm au-dessus de la mouche d’une C50. Un tel réglage, avec une Norma Oryx en 9,3 x 62, expédie les balles entre 11 et 14 cm au- dessus du centre à 100 m. Sans vrai coup de doigt, ce réglage n’est pas forcément gênant pour la chasse aux grands cervidés, mais beaucoup plus aléatoire pour nos battues mixtes chevreuils et petits sangliers. Si on reste dans la zone mortelle entre 0 et 50 m, tout va bien, au-delà, le placement de la balle comme le résultat devient hasardeux.
7 x 64, balle Vulkan 11g, réglage à 50 m
On le voit, une 7 x 64 avec une Vulkan réglée pour toucher la mouche à 50m sera parfaitement placée à 100 m. Jusqu’à 150 m, la balle ne sortira pas des fameux « 8 cm du coeur de chevreuil ». Donc pas de problème pour la battue si on reste dans les distances couramment admises. Mais souvenons-nous de nos chasseurs qui tirent loin, en montagne… Si un peu plus de 13 cm de chute à 200 m se compense aisément sur un gibier arrêté, sur un animal à la course, lorsqu’il faut en plus gérer l’avance, le vent, les bonds et les zigzags, c’est une autre affaire. Le réglage à la DRO ne transformera pas votre balle en un faisceau laser, mais réduira une variable, ce qui ne peut que vous aider pour effectuer un tir précis.
« En battue, on tire loin ! »
Dans le cas de notre Vulkan de 11 g, la DRO à 4 cm s’établit à 166 m, que l’on peut simplifier en réglant à 170 m.
7x64, balle Vulkan 11 g, DRO 4 cm, réglage à 166 m
Ainsi, à 200 m, notre balle ne sera que 5,5 cm sous le centre de la zone visée. C’est certes un peu plus que les 4 cm réglementaires de cette DRO, mais la balle sera bien mieux placée qu’avec un réglage à 50 ou 100 m. Entre 0 et 166 m (170 si vous préférez), le chasseur n’aura qu’à viser le centre de la zone mortelle arbitrairement établie à 8 cm pour réussir son tir, ce qui est rassurant, surtout quand on n’a pas le temps de mesurer les distances qui nous séparent du gibier. N’oublions pas non plus que la distance de tir de but en blanc sera un honnête 193 m, presque 200 m, ça n’est pas rien ! Toutefois, là encore, cette DRO à 4 cm est faiblarde et ne correspond pas vraiment au tir du grand gibier, même du plus petit d’entre eux. Reprenons la DRO à 6 cm, qui ne constitue pas une vérité absolue mais me paraît simplement plus logique.
7 x 64, balle Vulkan 11 g, DRO 6 cm, réglage à 190 m
Le zéro passe à 190 m. On se rend compte qu’à courte distance pour un tir de battue, en visant le centre de la zone vitale, la balle restera dans la zone. On se rend compte aussi que les calculs annexes nous donnent une distance de 222 m pour un tir de but en blanc, toujours en visant le centre de la zone vitale. Ce qui commence à faire loin sur un gibier lancé à 25 ou 30 km/h, soit en gros 30 m de plus qu’avec une DRO à 4 cm.
Le cas du 9,3 x 62
Le 9,3 x 62 est un calibre réputé en battue pour son efficacité. Beaucoup de chasseurs, qui ne s’intéressent pas à la balistique, le considèrent comme tout juste utile jusqu’à 80 m, quand ce n’est pas 50… Les discussions d’après chasse n’en finiront jamais de me surprendre ! Le 9,3 x 62 a prouvé sa valeur sur tous les continents et tous les gibiers avec sa balle de 18,5 g. La technologie aidant, des balles plus légères et tout aussi efficaces sur les gibiers européens nous procurent plus d’allonge. J’ai donc retenu l’Oryx de 15 g, une amie de longue date. La vitesse de 785 m/s est celle mesurée dans le canon de ma carabine.
9,3 x 62, Norma Oryx de 15 g, réglage à 100 m
Nous constatons que, toujours avec 8 cm comme diamètre de la zone à atteindre, notre distance de tir de but en blanc passe sous les 150 m. Le logiciel Sierra nous donne 140 m exactement. J’entends déjà crier les adeptes du 7 Remington Magnum : « Je vous l’ai dit, le 9,3, c’est un gros
lance-pierre ! » Si on se rappelle que les tirs de battue sont majoritairement réalisés sous les 70 m, il reste de la marge pour un 9,3 x 62 réglé à 100 m. Effectuons maintenant un réglage à la DRO 4 cm.
9,3 x 62, Norma Oryx de 15 g, DRO 4 cm, réglage à 155 m
Le logiciel Sierra nous donne 154 m comme DRO à 4 cm, que le chasseur pourra ramener par facilité à 150 m. Avec ce réglage, la distance de tir de but en blanc passe à 178 m. A 200 m, la balle chute de 9 cm à peine, contre 17,4 cm pour le réglage à 100 m. Il est cependant ridicule, du moins à mon humble avis, d’établir une DRO à 4 cm avec une munition qui fut conçue comme calibre universel pour l’Afrique pour le tir d’animaux incluant le buffle. Pour rester sous nos latitudes et nos gibiers tout en gardant une bonne marge de manoeuvre, reprenons nos 12 cm de diamètre pour la zone vitale, ce qui reste très raisonnable vu les gibiers auxquels on destine cette redoutable cartouche.
9,3 x 62, Norma Oryx de 15 g, DRO 6 cm, réglage à 175 m
Notre DRO à 6 cm passe à 175 m pour une distance de tir de but en blanc de 204 m. On est loin du lance-pierre annoncé !
Si ma DRO à 6 cm laissera pantois certains chasseurs peu adeptes de la balistique et du réglage des lunettes, elle n’est rien comparée à celle que j’emploierais si je devais courir après un grand maral. Je n’aurais aucune crainte à effectuer mon réglage à une DRO à 10 cm, qui me donnerait avec les calibres tendus disponibles aujourd’hui des distances de tir sans correction ( but en blanc) de 280 à
320 m. C’est utile dans certains biotopes et paysages. Je vous renvoie à ce sujet à l’ouvrage de Jean-Pierre Menu (Maîtriser le tir à balle, éditions du Gerfaut), qui donne de nombreux et fort utiles éclairages, qu’il vous restera ensuite à mettre en oeuvre.
Vive la personnalisation !
Il est regrettable que les chasseurs répugnent dans leur grande majorité à régler eux-mêmes leurs carabines et à brûler quelques boîtes de cartouches en stand de tir. Quel dommage qu’on ne les rencontre pas plus nombreux sur les installations de sanglier courant ou dans les cinétirs, qui restent trop rares. Il n’est pas meilleur outil que ces dispositifs pour acquérir les bases du tir de chasse et une meilleure maîtrise de l’arme et de ses munitions. Pour ma part, j’ai la chance de disposer d’un stand de 200 m dans ma région, à 55 km de chez moi toutefois… La passion demande quelques sacrifices, aussi bien en termes de temps que de budget.
La distance optimale de réglage est trop souvent présentée comme une valeur figée et limitée par les fabricants à une zone vitale de 8 cm (DRO à 4 cm), alors qu’elle devrait être envisagée en fonction du chasseur : de vous, de votre chasse, du gibier et de vos munitions. Un réglage parfait de la lunette à 100 m et une compensation ensuite de la chute du projectile au moyen de la tourelle d’élévation de la lunette – comme le font les tireurs militaires – seraient un idéal. En pratique, la grande majorité des lunettes de chasse ne le permet pas (du moins pas facilement) et peu d’utilisateurs connaissent exactement les trajectoires de leurs cartouches. Le réglage à la DRO, qu’elle soit à 4, 6 ou 10 cm, reste donc la meilleure solution pour garantir un tir réussi. Toutefois, gardez à l’esprit que les performances des munitions sont obtenues dans des conditions bien précises et peuvent varier considérablement avec votre arme. Pour un vrai réglage optimal, si on peut considérer les coefficients balistiques des fabricants comme de plus en plus justes et suffisants, le passage au chronographe devrait être systématique.
Vous savez quoi ? La balle est dans votre camp !