Aimpoint Acro C-1
Le tout petit point rouge est désormais carré C’est un tube, mais il prend la forme d’un carré, il est miniaturisé, mais doté d’un réticule plus gros, il ne pèse que 60 g, mais est l’un des plus résistants des points rouges Aimpoint. Voici l’Acro C-1, le
Le tout petit point rouge est désormais carré
Depuis qu’ils ont inventé le point rouge, en 1974, les Suédois d’Aimpoint nous dévoilent régulièrement de nouveaux modèles, plus performants, plus ou moins petits, toujours aussi lumineux et résistants. Et toujours dotés d’un corps tubulaire cylindrique. Du moins jusqu’à mars dernier et la présentation de l’Acro C-1.
Le « made in Malmö » crée l’événement
Ce point rouge est petit et reprend la technologie tubulaire des Hunter ou H1 et H2, mais il a laissé en chemin ses formes douces et courbées. Trente millimètres de haut et autant de large : il est carré, parfaitement carré ! La longueur un peu plus importante (47 mm) vous fera objecter qu’il s’agit d’un rectangle et vous aurez raison. N’empêche, en le découvrant, on le voit carré et c’est le premier mot qui vient à l’esprit. Ces formes surprenantes et jamais vues pour un collimateur point rouge – sauf par ceux qui comme moi se souviennent du Tornado apparu dans les années 1990 et disparu tout aussi vite – tiennent à la destination d’origine du modèle, les compétitions de parcours au pistolet automatique. Il possède les dimensions idoines pour venir coiffer la glissière – la culasse mobile si vous préférez – de ce type d’armes. Bien sûr, vous vous demandez ce que vient faire une optique conçue pour des armes de poing dans un magazine consacré aux armes de chasse. Le journaliste que je suis répond qu’il est difficile de ne pas être attentif à une nouveauté Aimpoint, qui produit à l’heure actuelle ce qui se fait de mieux dans le domaine des collimateurs. Mais, je le reconnais, l’argument n’est pas suffisant. Il en est un autre bien plus décisif : ce modèle pour armes de poing est pleinement compatible avec toutes les carabines de chasse du marché grâce à une interface Weaver. Dès lors, vous en parler devient un devoir ! Car sa conception et sa destination, justement, en font un des points rouges les plus résistants jamais créés par Aimpoint qui a pourtant placé le curseur très haut dans ce domaine.
Imaginez. Le point rouge est installé sur une arme de poing, peut-être de gros calibre. Le tir débute l’Acro se déplace brutalement vers l’arrière, à très grande vitesse, jusqu’à une butée, avant de repartir aussi vite vers l’avant pour s’arrêter aussi brutalement jusqu’au tir suivant. Et d’enchaîner à ce rythme des séries de 10, 15, 20 coups ou plus. Au final, le petit point rouge de 60 g reste fonctionnel et réglé. Vous comprenez tout l’intérêt qu’il peut revêtir pour la chasse où il subira moins de contraintes mécaniques puisqu’il sera placé sur le canon ou le boîtier de culasse, deux éléments fixes.
Si Aimpoint peut garantir de telles qualités d’endurance pour son Acro C-1, c’est parce que, comme tous ses modèles précédents, il l’a testé dans les pires conditions. Pour être validés, les prototypes ont été montés sur la glissière de pistolets Smith & Wesson de calibre .40, sous des températures extrêmes (entre -30 et +60 °C) et ont enchaîné 20 000 tirs. Le modèle que vous découvrez est le survivant de ce régime de choc. C’est un roc ! Vous pourrez l’installer sur votre arme africaine comme sur votre carabine de battue. Quelles que soient vos cadences de tir, il y résistera.
Le réticule est rond et mesure 3,5 Moa, ce qui représente un cercle de 1 cm à 10 m, 2 à 20, 10 à 100, etc., la règle de calcul est facile. Il s’agit d’une taille parfaite pour la battue. Aimpoint a longtemps proposé ses points rouges avec un réticule de 2 Moa avant, il y a quelques années, de proposer aussi une taille supplémentaire de 4 Moa, histoire de nous donner le choix. Ici, avec 3,5 Moa, on est dans un intermédiaire très agréable pour le tir en mouvement à distance courte à moyenne.
Le point rouge est émis par une LED sur une face vitrée à l’intérieur du collimateur, à l’abri de la poussière et de l’humidité. La parallaxe est absente, quelle que soit votre position lors du tir, le point visé sera le point atteint. Une lentille de protection amovible est installée côté objectif pour protéger l’optique de la bouche du canon et de ses gaz brûlants. C’est très utile pour une installation sur une arme de poing, ça l’est moins sur une carabine dont la bouche du canon est assez éloignée pour ne pas risquer d’abîmer l’objectif. Pour autant, le chasseur sera heureux de trouver cette lentille si d’aventure un choc devait survenir à cet endroit. Il suffira de changer de lentille et pas l’ensemble de l’optique. Le collimateur est quasi Waterproof, il résiste à une immersion de 30 minutes sous 5 m d’eau. Libre à vous d’aller vous baigner avec !
Il est temps d’examiner l’ergonomie et les éléments de commande qui, malgré les formes réduites du modèle, sont fort proches de ce à quoi nous a habitués Aimpoint.
Simple, intelligent, performant
La batterie prend place sur le côté droit de l’appareil, dans une petite tourelle que l’on dépose avec un tournevis cruciforme ou la tranche d’une pièce de centimes d’euro. Ce positionnement garantit une conservation du réglage après chaque changement de pile. Miniaturisation oblige, la batterie est plus petite qu’à l’accoutumée. Il s’agit toujours d’une pile de 3 volts au lithium, mais c’est une CR 1225 au lieu d’une CR 2032. Elle fournira une illumination à forte intensité pendant un an et demi ou pendant huit ans à plus faibles illuminations.
Côté gauche, on trouve le système de réglage de l’illumination Aimpoint, très intuitif. Dans une commande rectangulaire basculante en caoutchouc, facile à manipuler avec des gants, sont moulées des formes en relief : les signes plus et moins inscrits dans des flèches montante et descendante. En pressant le bouton supérieur (+), on augmente l’illumination d’un palier, on la diminue d’autant en pressant le bouton inférieur (-). Dix paliers sont disponibles, huit pour le jour et deux pour des luminosités plus faibles, quasi nocturnes. Un point rouge implique nécessairement un réglage des impacts. Aimpoint propose en général un système très simple, avec des molettes commandées par leurs coiffes qui, retournées, deviennent des outils ou avec des larges vis pilotées par le culot de nos cartouches à balles. Cette fois, sans doute du fait de la miniaturisation, il faudra un outil dédié pour procéder au réglage : une petite clé Torx fournie avec le point rouge, qu’il s’agira de ne pas perdre ou de ne pas oublier lors de vos sorties. Chaque clic vaut 17 mm à 100 m, soit 8,5 mm à 50 m.
La clé Torx pourra aussi servir à fixer le point rouge sur le rail Picatinny-Weaver au plus près de l’axe du canon. C’est là le troisième point fort de l’Acro, après sa légèreté et sa résistance : il se monte au ras du canon ou du boîtier de culasse. Le centre de la visée est situé 14 mm seulement au-dessus du canon, contre 22 mm pour le plus bas des points rouges classiques. Ces 8 mm changent tout lorsqu’il faut rester la joue collée à sa crosse, on dispose de la même hauteur de visée qu’avec une hausse et un guidon, ce qui est des plus confortables.
L’installation est aisée, ensuite le point rouge se laisse oublier du fait de son poids et de ses dimensions réduites et surgit de nulle part au moment du tir en révélant toute son efficacité. L’image restituée au travers de la fenêtre carrée de 16 mm de côté est bonne. La cible est acquise rapidement et avec les deux yeux ouverts, son suivi comme l’enchaînement des tirs sont faciles.
Tout est-il parfait dans l’Acro ? Honnêtement oui ! Seul son prix (745 €) apporte un bémol à cette longue suite de louanges. Mais une telle qualité et une telle résistance embarquées dans un point rouge aussi petit et léger ont forcément un coût.