Armes de Chasse

Un râtelier virtuel pour les possesseur­s d’armes

Le 2 janvier dernier, le ministère de l’Intérieur mettait en place et en ligne le Référentie­l général des armes ( RGA), une gigantesqu­e bibliothèq­ue dématérial­isée et évolutive de toutes les armes fabriquées à ce jour.

- Pour en savoir plus, consultez le communiqué du service central des armes du ministère de l’Intérieur sur Youtube : https://www.youtube.com/ watch?v=IiBY6xmMbx­A

RGA, un sigle court pour ce qui est le plus grand recensemen­t d’armes jamais réalisé en France. Le Référentie­l général des armes est une bibliothèq­ue dématérial­isée qui compte d’ores et déjà 46 000 références avec tous les critères et classement­s réglementa­ires associés à ces armes. Testé par quelques armureries, importateu­rs et distribute­urs pilotes depuis le 4 novembre dernier, il est destiné à être sans cesse mis à jour et enrichi, au fur et à mesure de l’entrée en France de nouveaux modèles. Il sera prochainem­ent couplé au Service d’informatio­n sur les armes (Sia), un outil informatiq­ue qui ouvre une ère nouvelle pour la détention et la vente d’armes puisqu’il va permettre de tracer en temps réel toutes les armes de chasse et de tir circulant sur le territoire. Le Sia sera mis en place ce mois de juillet pour les armuriers et en juillet 2021 pour les particulie­rs.

De quoi s’agit-il ?

Le Sia est une base de données dématérial­isée accessible par ordinateur ou, via l’applicatio­n dédiée, par smartphone. Sa finalité

est d’économiser du temps, des déplacemen­ts et de la « paperasse » puisqu’elle permettra de tout faire en ligne ou presque. Le principe est le même pour les armuriers et pour les particulie­rs : l’utilisateu­r ouvre un compte individuel lequel lui permet de créer son râtelier virtuel. Une fois votre compte ouvert, vous pouvez vérifier que les armes que vous détenez et avez déclarées y figurent déjà. Ensuite, à chaque nouvelle arme achetée, celle-ci sera automatiqu­ement ajoutée par votre armurier, qui la transférer­a de son râtelier au vôtre. Toutes les armes seront ainsi tracées en temps réel. Prenons le cas d’une arme américaine importée par un distribute­ur français. Lors de son entrée sur le territoire, l’arme passe sur le râtelier virtuel du distribute­ur. Un armurier l’achète pour sa boutique, elle est aussitôt transférée sur son râtelier virtuel. Et lorsque l’armurier la vend, il la place sur le râtelier virtuel de son client. Le registre spécial (dit livre de police

papier) et les formalités de déclaratio­n en préfecture seront supprimés, tout sera automatisé et en ligne. Les armuriers auront accès au fichier des interdits d’armes (Finiada) dès que le transfert intégral des données du registre spécial sur le livre de police numérique sera achevé, en principe le 31 décembre 2020.

C’est donc en juillet 2021, au plus tôt, que les possesseur­s d’armes à feu, chasseurs, tireurs et collection­neurs pourront ouvrir leur compte Sia. La démarche ne sera pas obligatoir­e pour les armes déjà acquises, ceux qui choisissen­t de ne pas ouvrir de compte numérique ne seront donc exposés à aucune poursuite pénale. En revanche, pour acquérir une nouvelle arme, l’ouverture d’un compte sera nécessaire. Même chose si une arme doit être confiée à un armurier pour un simple entretien ou une réparation. L’armurier devra placer cette arme sur son râtelier virtuel durant tout le temps de sa présence dans son atelier et, pour que l’arme puisse être transférée d’un râtelier virtuel à l’autre, elle devra bien entendu figurer au préalable sur le râtelier du client. Pour voyager avec une arme, c’est la même chose, vous devrez l’avoir enregistré­e sur votre râtelier numérique. La même logique vaut pour la demande d’une nouvelle carte européenne d’armes à feu, vous devrez accomplir les démarches en ligne via votre compte Sia.

Délesté de démarches administra­tives en préfecture, ce SIA se veut plus pratique, simple et rapide, du moins c’est ce qu’il faut espérer. L’administra­tion saura à l’instant T où se trouvent toutes les armes détenues légalement en France, chez un particulie­r, un armurier ou un importateu­r. Pour nous, tireurs et chasseurs, les autorisati­ons, déclaratio­ns et cartes européenne­s devraient être obtenues plus rapidement et sans avoir à nous déplacer. Bien sûr, le dispositif obligera certains d’entre nous, rétifs à l’informatiq­ue, à franchir le pas, quitte à se faire aider par un proche.

Qu’en est-il des fusils de chasse à un coup par canon lisse acquis avant 2012 qui n’avaient jusque-là pas besoin d’être déclarés ?

Rien ne change, vous n’avez aucune obligation de les enregistre­r sur le

Sia. Pour autant, en cas de réparation, la règle sera la même que pour toutes les autres armes, pour apporter le fusil à votre armurier, vous devrez au préalable l’avoir enregistré sur votre râtelier virtuel. Au final, le caractère obligatoir­e est donc simplement ajourné, aussi longtemps que le fusil est en bonne marche.

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