Les balles sans plomb : dureté, efficacité, encuivrage
Un vrai comparatif des balles monométalliques, de leur composition et de leur dureté : voilà un sujet que j’aimerais voir traité. A ma connaissance, aucune revue de chasse ne l’a proposé de façon globale et détaillée, avec un échantillon de balles et d’essais important. Si la dureté me semble être un paramètre clé à retenir, c’est parce que l’on voit de plus en plus de canons match ou varmint sur des armes employées pour les tirs lointains au chamois, mouflon et autres. Or ces canons ont des cotes serrées et risquent d’être usés prématurément par le tir de balles dures, qui auront du mal à prendre les rayures du fait de leur manque de ductilité. Les anneaux ou les bagues décolletés sur leur longueur pratiqués sur ces balles afin de prévenir ce problème ( ainsi que les fuites de gaz) risquent de ne pas suffire. D’autre part, pour du tir à longue distance avec des munitions relativement légères ou peu profilées, il n’est pas acquis qu’une précision et une énergie suffisantes soient au rendez- vous. Enfin, le problème de l’encuivrage, qui survient plus ou moins rapidement avec ces balles, est insuffisamment abordé, tout comme les procédures de nettoyage qui sont nécessaires pour y remédier. Si la balle comporte un peu trop d’étain par exemple, elle prendra les rayures parfaitement et sans les fatiguer, mais avec la contrepartie de les remplir plus vite avec des particules de métal. N’est- ce pas là un excellent sujet à proposer à vos lecteurs ? Avec des tirs dans des blocs de gélatine à l’appui, ainsi que des mesures du taux d’encrassement des rayures après un nombre de tirs donné, de l’usure des rayures, des vitesses réelles à 100, 200 et 300 m, etc. Cela représente un travail important et de longue haleine, mais qui me semble incontournable à l’heure de l’orientation des fédérations de chasse et de l’Union européenne vers les balles tout cuivre pour la chasse. René Mazzierli
Nous rejoignons en tout point votre constat. De nombreuses balles sans plomb sont désormais proposées sur le marché et, avec la législation européenne qui est en voie d’imposer l’arrêt de tout rejet de plomb dans la nature, il est à craindre que les munitions monométalliques se démultiplient et ne deviennent la règle. Seulement voilà, le test que vous souhaitez demande du temps et surtout des moyens que nous n’avons pas ! Il faudrait disposer d’une arme par type de balle pour que cette étude soit fiable. L’acquisition d’une bonne trentaine de carabines neuves et du matériel perfectionné et coûteux nécessaire pour mesurer les effets de l’usure des rayures est hors de portée de notre budget. En revanche, la dureté des munitions peut être testée avec la dureté Rockwell, une norme internationale. Nous allons nous y atteler. Un dossier à suivre donc.