Tous les substituts à la loupe
Les fabricants de cartouches travaillent sur l’après-plomb
L’interdiction de l’utilisation du plomb dans les cartouches de chasse et de tir est à l’étude au niveau européen : il est temps de faire un état des lieux sur les munitions de substitution proposées par les fabricants. Voici notre revue d’effectifs argumentée et critique.
La première étape qui préside au développement d’une munition sans plomb est de sélectionner un composant qui ne dépasse pas les critères de pression, de vitesse ou de quantité de mouvement admis par la CIP. Et cela représente un véritable défi. Car, alors que le plomb est un matériau très ductile ( doté d’une grande capacité à se déformer) et autorise de ce fait des vitesses élevées, les substituts, pour beaucoup peu ductiles et plus légers, obligent à limiter les charges de grenaille et de poudre.
Les substituts par catégories
Les substituts au plomb se classent en deux grandes familles sur le critère de la ductilité : d’un côté ceux qui possèdent une dureté Vickers inférieure ou égale à 40, de l’autre ceux dont l’indice de dureté Vickers est compris entre 41 et 110.
Les premiers peuvent être utilisés pour le chargement des munitions sans restrictions supplémentaires par rapport au munitions de plombs et peuvent être tirés dans toutes les armes quels que soient les chokes employés. Quatre matériaux entrent dans ce groupe : le bismuth, le tungstène Matrix, le zinc et un mélange zinc- étain. Ces substituts qui offrent peu de contraintes de développement restent pourtant les moins utilisés en raison de leur coût, dû aux faibles volumes de matière première disponibles.
Les substituts dont la dureté Vickers est comprise entre 41 et 110 sont actuellement au nombre de trois : le cuivre, le tungstène et surtout l’acier que nous devrions plutôt appeler fer doux – car dans l’esprit de beaucoup, lorsque nous parlons à tort d’acier nous avons en tête la lame dure et résistante d’un couteau en 440, ce qui n’est pas le cas des billes dites d’acier. Pour plus de clarté, il aurait été préférable de généraliser le terme de fer doux plutôt que d’acier.
Les cartouches développées avec cette seconde catégorie de substituts se divisent à leur tour en deux sousensembles, les cartouches « standard » et les « hautes performances ».
Pour le calibre 12, les cartouches standard doivent posséder une quantité de mouvement inférieure à 12 newton seconde. La valeur de la quantité de mouvement est obtenue en multipliant le poids de grenaille en kilos par la vitesse en mètres/seconde à 2,50 m de la bouche du canon. Par exemple, pour une cartouche chargée de 30 g de grenaille dont la vitesse est de 390 m/s à 2,50 m, on obtient :
0.030 x 390 = 11,7 ns
Le chiffre obtenu est inférieur à 12, on est en présence d’une cartouche standard utilisable dans toutes les armes du marché. Les cartouches hautes performances ont une quantité de mouvement comprise entre 12,5 et 19 ns et ne peuvent être utilisées que dans les armes éprouvées pour les « billes d’acier », poinçonnées d’une fleur de lys.
Les premières années de fabrication de la grenaille d’acier ont vu déferler les prévisions alarmistes sur ses effets