À SUIVRE
Le livre de photographie est devenu un support de diffusion essentiel et un objet recherché. Au point que Paris Photo décerne pour la quatrième fois des prix du livre et que des salons spécialisés comme Offprint et Polycopies, qui se tiennent au même moment à Paris, lui fassent une très large place. Voici quelques titres publiés par des éditeurs français spécialisés. —
(Filigranes) est le premier livre du jeune Louis Heilbronn dont le travail, élaboré à la faveur de ses déplacements en France et aux États-Unis, conjugue documentaire et introspection. Il fut l’élève de Stephen Shore mais, « français et américain », comme il le précise dans l’entretien avec Brigitte Ollier qui conclut ce livre soigné, Heilbronn est dans un entre-deux. Celui-ci ne le préserve pas de toute fascination à l’égard de ses modèles américains mais il lui permet de les revisiter avec, parfois, une réelle ironie. La série est visible galerie Polaris jusqu’au 1 novembre. — (Loco) d’Anne Favret et Patrick Manez est le fruit d’un travail au long cours sur l’observatoire astronomique du plateau de Calern, sur les hauteurs de Nice. Servis par la précision de la chambre photographique, l’isolement des lieux, la singularité des architectures et l’étrangeté des portraits font basculer ce projet documentaire dans une science-fiction rétro-futuriste. Significativement, Michel Poivert introduit l’ouvrage par « Le syndrome de Solaris ». —
(GwinZegal) conclut la résidence du Finlandais Janne Lehtinen au centre d’art-éditeur breton. Si ce livre n’est pas exempt de la froideur de l’École d’Helsinki, l’autodérision de l’artiste et l’absurdité des mises en scène bricolées dans le paysage tranchent avec la théâtralité et le rapport contemplatif à la nature qui caractérisent souvent ce groupe. Pour seul texte, « L’illettré », poème d’Armand Robin, Breton mort en 1961, participe à l’étrangeté du livre. — Moins classique dans sa forme que les précédents, (RVB BOOKS) réunit des images de mobilier et de plantes vertes de bureaux collectées depuis 2008 par l’Américaine Penelope Umbrico sur des sites internet de liquidation. Ce corpus, analyse Clément Chéroux dans la préface, est « l’image même de la crise, sa part visible autant que sa métaphore ». Imprimées sur des papiers de natures et de formats différents (un tirage photographique est même glissé tel un anodin marquepage), les images se chevauchent et se fragmentent. Non relié, le livre donne l’idée d’un chaos.
FLOWERS AND MORE
MAA LOPPUU
FROM
LES ARPENTEURS
MISSÄ
OUT OF ORDER