Chercher le garçon
MAC/VAL / 7 mars - 30 août 2015 Le titre de l’exposition : celui d’une chanson du groupe pop kitsch Taxi Girl, Chercher le garçon (1981), récupérée comme l’hymne de la communauté gay. Son contenu : les oeuvres de plus de cent artistes « mâles », de Vito Acconci pour l’histoire à Jesper Just ou Meiro Koyzumi pour la jeune génération. Comme naguère Camille Morineau et Alexandra Schwarz avec Elles@ centrepompidou (Paris, 2009-2010), Frank Lamy, commissaire de Chercher le garçon, opte pour la ségrégation sexuelle radicale, au bénéfice du masculin cette fois. Revanche du phallus sur la vulve et la matrice ? En aucune façon. Fi de l’essentialisme, Judith Butler et Beatriz Preciado sont passées par là. Sauf la fonction génitale, il n’y a de différence entre femme et homme que culturelle, par décret patriarcal, parce que les hommes, pour l’essentiel, contrôlent le pouvoir, du symbolique à l’exercice ultime de la force physique. L’habileté de Lamy, dans le choix des artistes retenus, réside dans une double inflexion. 1, « Déstabiliser les modèles établis (de la virilité), rejeter tout autoritarisme, questionner les valeurs traditionnellement attachées à la masculinité (autorité, héroïsme, conquête, force, puissance)… » ; 2, Traiter le masculin sous l’angle des « vertus » féminines, goût de la relation et de la conversation, pouvoir de socialisation, tolérance. Il résulte de cette option une réponse plasticienne qui, pour sûr, ne ravira pas les fans du standard G.I. Joe et du torse bombé et velu. Journiac, Molinier, Morimura, Dellsperger… Tous travestis. Gilles Barbier : vive les clones femelles! Alain Declercq, gloire aux anti-héros. Philippe Perrin ou la gloriole des petites frappes… Une approche sans conteste roborative, quelque peu débandante, et bien vue. Mâle, où est ta victoire ? The show’s title comes from a song by French New Wave group Taxi Girl, Chercher le garçon (1981), which is now an anthem of the gay community. It features work by over a hundred “male” artists, from Vito Acconci for the history to Jesper Just and Meiro Koyzumi for the young generation. Like Camille Morineau and Alexandra Schwarz with Elles@, showing only art by women (Pompidou Center Paris, 20092010), Frank Lamy, the curator of Chercher le garçon, has opted for radical sexual segregation, this time to the benefit of the masculine. The revenge of the phallus on the vulva and the womb? Not at all. There is no essentialism here. Judith Butler and Beatriz Preciado are presiding spirits. Genital functions aside, the only differences between man and woman are cultural, decreed by patriarchy, because men for the most part control power, from the symbolic to the ultimate exercise of physical strength. Lamy’s choice of artists is clever by virtue of its double inflection, at once destabilizing established models (of virility), rejecting authority, questioning the values traditionally attached to masculinity (authority, heroism, conquest, strength and power), and approaching the masculine from the angle of «female virtues»: the taste for relation and conversation, the power of socialization and tolerance. The artistic response will certainly not delight fans of G. I. Joe and proud, hairy chests. Journiac, Molinier, Morimura, Dellsperger: all cross-dressers. Gilles Barbier: long live female clones! Alain Declercq: glory to antiheroes. Philippe Perrin and the kudos of small-time toughs. The approach is undeniably stimulating, a bit of a willy-shrinker, and well judged.
Translation, C. Penwarden