L’ATELIER COMME SUJET
L’atelier et son désordre apparent marquent l’« intérêt de la possibilité d’un débarras par voie de rencontre », évoqué par Samuel Beckett dans l’Innommable, auquel l’artiste emprunte souvent le titre de ses expositions. Il devient un sujet. Ces amoncellements de formes et de couleurs sédimentent le quotidien. Picturalement synthétisés, ils contribuent à creuser l’espace qui finira par se dissoudre à l’arrière-plan. Car c’est de cela qu’il s’agit, de cet espace entre les choses, jusqu’aux arêtes des murs, jusqu’aux limites physiques et matérielles qui finiront par se confondre et deviendront méconnaissables. L’immensité sera parfois renforcée par une figure plantée au milieu de nulle part, comme une « balise » intermédiaire, se tenant souvent au premier plan, comme un rempart face aux hauts lieux où régnera