FABRIK
Olaf Nicolai, Hito Steyerl, Tobias Zielony et Jasmina Metwaly et Philip Rizk
Une fois n’est pas coutume, un des pavillons nationaux est confié à un commissaire spécialisé en photographie. Diplômé de l’école d’Arles, l’Allemand Florian Ebner est, en effet, directeur des collections de photographies du musée Folkwang d’Essen. Pourtant, à rebours des éditions précédentes qui, après les Becher en 1990, voyaient le pavillon allemand s’ouvrir régulièrement aux représentants de l’école de Düsseldorf, Ebner ne s’en remet pas à une grande figure de la photographie. Il préfère revenir sur la question de l’image aujourd’hui en réunissant dans Fabrik, exposition collective pluridisciplinaire, trois artistes allemands travaillant à Berlin, Olaf Nicolai, Hito Steyerl et Tobias Zielony, et un duo composé des plus jeunes Jasmina Metwaly et Philip Rizk, installés au Caire. Ebner, dont la note d’intention était intitulée : « Réflexion sur la nature matérielle et politique des images dans le monde numérique contemporain », s’est intéressé à la notion de « photographique » à l’heure du tournant numérique, voire algorithmique, maintenant qu’une image n’est plus simplement enregistrée mais immédiatement recalculée et optimisée pour répondre à un besoin ou satisfaire une demande. Il s’est particulièrement interrogé, dans le contexte d’un effacement des frontières entre document et fiction, sur la permanence de la valeur de témoignage de l’image et sur la participation qui la fonde. Essentielle pour étayer cette réflexion devrait être l’installation vidéo d’Hito Steyerl, artiste également connue pour ses écrits théoriques sur l’image, ses déplacements et ses métamorphoses ou le documentaire et ses rapports à la politique et à l’art. S’appuyant sur des histoires vraies, Factory of the Sun place le spectateur entre la réalité du témoignage et celle, construite, du jeu vidéo dont elle reprend l’esthétique. Tobias Zielony,