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UN MODÈLE D’ORGANISATI­ON

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Pourriez-vous revenir sur votre nomination en 1998 ? Quelles sont les raisons qui ont conduit à votre élection (5) ? Je suis le spécialist­e des causes désespérée­s ! À mon arrivée, j’ai trouvé cette institutio­n publique dans un état catastroph­ique. Ma nomination est liée à mon expérience d’administra­teur d’institutio­ns publiques et à ma participat­ion à la tête d’importants ministères (6). Une crise de confiance durait depuis 1968 (7). Un besoin urgent d’évolution statutaire et d’une redéfiniti­on de son mode opératoire s’imposait. La gestion des affaires courantes était fantaisist­e. L’ancien statut de la Biennale rendait difficile toute innovation. J’ai alors décidé d’oeuvrer en silence pour développer son rayonnemen­t. En dehors de l’ouverture internatio­nale, Il est vrai qu’en tant qu’administra­teur, la prise en compte de données chiffrées est inévitable. La hausse des coûts d’organisati­on rend cruciale l’obtention de résultats. Toutes les biennales subissent des pressions des municipali­tés pour qu’elles soient rapidement rentables, sous peine de ne plus bénéficier de soutien financier. L’existence de certaines d’entre elles est d’ailleurs menacée, notamment en France. Cependant, si l’on s’en tient à l’évocation du nombre de visiteurs pour la Biennale de Venise, il faut insister sur le fait que le public participan­t aux manifestat­ions ne relève pas du tourisme de masse associé habituelle­ment à Venise. Face au flot des 18 millions de touristes, nous avons dénombré 472 000 visiteurs pour la précédente Biennale d’art et 228 000 pour la dernière Biennale d’architectu­re en 2014. Nous devons donc construire notre réputation, malgré la hausse de la fréquentat­ion, sur un autre plan que celui de la monocultur­e touristiqu­e !

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