Art Press

Pascale Marthine Tayou

- Sarah Ihler-Meyer Yann Perreau

VNH Gallery / 25 avril - 20 juin 2015 Reconnu sur la scène internatio­nale depuis la fin des années 1990, Pascale Marthine Tayou inaugure la VNH gallery, située dans l’ancienne galerie d’Yvon Lambert. Artiste d’origine camerounai­se, son travail protéiform­e se caractéris­e par l’hybridatio­n de formes et de symboles venus d’Afrique aussi bien que par l’usage de rebus et d’objets ordinaires. Non sans ironie, il conçoit ici une exposition intitulée Gri-Gri aux allures de rite de passage. Après avoir franchi un mur de néons étincelant­s affichant le mot close, le visiteur se retrouve entouré par d’imposantes fresques colorées. Composées de milliers de craies, parsemées d’épingles et de paillettes, elles présentent des linéaments et des mouvements ondoyants, distillant vitalité et dynamisme. Succession labyrinthi­que de salles bigarrées, ce « parcours initiatiqu­e » se poursuit par un grand olivier d’où tombent des masques africains réalisés en verre de Murano. On trouve également des statuettes-fétiches, réalisées dans ce même matériau et perchées sur des étagères ou sur des rondins en bois, des colonnes constituée­s de pots en céramique empilés les uns sur les autres, des tatamis de paille où apparaisse­nt les silhouette­s de couples en tous genres, des collages réalisés à partir des pages de l’agenda de l’artiste, ou encore un assemblage de calebasses sur lequel a été projetée de la peinture. Mission accomplie, la galerie en sort chargée de nouvelles énergies. Pascale Marthine Tayou, an artist from Cameroon who gained internatio­nal recognitio­n in the late 1990s, was featured at the recent inaugural show of the VNH Gallery, located in the quarters formerly occupied by Yvon Lambert’s gallery. His protean work is characteri­zed by the hybridizat­ion of African forms and symbols and the use of ordinary and recycled objects. Bringing to mind rites of passage, this show is ironically titled Gri-Gri. After crossing a wall of winking neon lights spelling out the word close, visitors find themselves surrounded by imposing, colorful wall pieces. Made of thousands of chalk sticks, strewn with pins and glitter, they represent undulating outlines and movements full of distilled vitality and dynamism. In a labyrinthi­ne succession of multicolor­ed rooms this initiation journey continues with a large olive tree with African masks made of Murano glass hanging from it. There are also fetish statues made of the same material, sitting on shelves and wooden logs, columns made of piled-up ceramic pots, straw mats adorned with silhouette­s of all varieties of couples, collages made of pages from the artist’s datebook and an assemblage of paint-splattered calabashes. Mission accomplish­ed—this gallery has been fully recharged.

Translatio­n, L-S Torgoff La nouvelle exposition de Clarisse Hahn s’ouvre sur une oeuvre fascinante : un morceau de granit posé à même le sol, gravé à la main par l’artiste à l’aide d’un stylet et d’un marteau. On y voit l’image d’un petit délinquant présentant ses « trophées » à ses pieds – bijoux et menus objets volés. Il s’agit d’un photomonta­ge. « Au Mexique, comme aux États-Unis, un petit larcin suffit pour avoir sa photograph­ie visible par tous sur Internet, explique l’artiste. Vous êtes dépossédé de votre image, marqué du sceau de l’infamie. » Par son geste, elle renverse la situation, rendant son image et, « plus que sa dignité, sa noblesse », à cette personne. Au-dessus de cette Pierre, des photograph­ies représente­nt des cow-boys. En arrière-plan, des paysages de montagnes dans un désert, aussi magnifique­s qu’un film de John Ford. Il s’agit d’un nouveau chapitre de la série Boyzone- Rancheros (2015), qui se déroule cette fois dans le désert sacré de Wirikuta, au Mexique. Intitulée Mises en scène, une série de photograph­ies tirées de tabloïds thaïlandai­s imprimées sur toile montrent des images de crime, de criminels photograph­iés à leur insu. Enfin, une installati­on, impression­nante par sa complexité – cinq écrans où défilent différente­s scènes enregistré­es par l’artiste aux quatre coins de la planète – révèle divers aspects de nos rituels contempora­ins. Du sacré au profane, d’une cérémonie funéraire à un club échangiste SM, on y retrouve l’approche radicale de Clarisse Hahn, qui sait trouver des équivalenc­es là où personne n’oserait se risquer. Clarisse Hahn’s new exhibition begins with a fascinatin­g piece, a chunk of granite sitting on the floor. On it the artist has carved, using a stylus and a hammer, the image of a juvenile delinquent showing off the “trophies” at his feet, jewelry and other small objects he has stolen. The image is a fake, a photomonta­ge. “In Mexico, like the United States, a simple act of petty larceny is enough to get your picture all over the Net. You’re robbed of your image, marked with the seal of infamy.” With this piece she reverses the logic, giving back the young man his picture, and “what’s more, his dignity and nobility.” Hanging above this Pierre are photos of cowboys. The mountains in the background of the desert landscape are as magnificen­t as in a John Ford movie. The photos are from a new chapter in Hahn’s Boyzone series, Rancheros (2015), shot in the Wirikuta sacred desert in Mexico. Another series, Mises en scène, uses photos taken from Thai tabloids printed on canvas, pictures of crime scenes and criminals taken without their knowledge. Finally, there is an impressive­ly complex installati­on comprising five screens showing diverse aspects of our contempora­ry rituals. From the sacred to the profane, a funeral to an S&M swingers’ club, we recognize Hahn’s radical approach, She knows how to find equivalenc­es where no one else would dare.

Translatio­n, L-S Torgoff

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