Quand fondra la neige, où ira le blanc
Galerie Les Filles du Calvaire / 4 - 25 juillet 2015 Conçue par Bernard Marcelis, que les lecteurs d’artpress connaissent bien, cette exposition d’été était consacrée à quelques évolutions contemporaines, et significatives, du monochrome. Son titre est emprunté au tableau éponyme de Rémy Zaugg, disparu en 2005, un de ses derniers. « Il y est question de disparition du blanc, précise Marcelis. Estce bien une couleur, un monochrome ou un achrome ? Quand le blanc disparaît qu’en advient-il de la suite ? Une autre couleur ou d’autres couleurs apparaissent-elles en filigrane ? Une seule autre couleur est synonyme de monochrome et c’est majoritairement de cela qu’il s’agit dans cette exposition. Mais pas seulement, les polychromies ne sont pas exclues, c’est souvent celles-là que le monochrome met en évidence, notamment par l’entremise de polyptyques. » John Beech, Bernard Joubert, Claude Rutault, Didier Mencoboni, Dominique Gauthier, Olivier Mosset, Pierre Toby, Valérie Vogt, Emmanuelle Villard et Xavier Mary, avec leur approche propre, nourrissent chacun à l’égard de l’expression picturale monochromatique une relation puissante et prospective. On connaît les Définitions / méthode de Claude Rutault (le tableau est appelé à être peint de la couleur du mur sur lequel il est accroché), l’obsession d’Olivier Mosset pour la forme ultime et condensée, les Hostinato de Dominique Gauthier, ces carrés baroques aux formes rotatives et joueuses venant culbuter la tradition du monochrome comme remise en cause de la création pulsionnelle et débridée ; un peu moins, les compositions à la bande adhésive de Beech ou celles, faites de panneaux acoustiques assemblés, de Xavier Mary. On y trouve dans tous les cas la même velléité, à la fois, de continuer les expériences picturales extrêmes et de signifier les indéniables pouvoirs de la peinture savante en matière d’échappée au plus loin des formes acquises.
méthode
Hostinato