Danaé

La Bibliothèque des Arts La parution du catalogue Danaé vient clore la trilogie initiée en 1981 par le peintre Jean-Claude Prêtre. C’était une exposition qui avait marqué le début de ce travail : Ariane, Danaé, Suzanne, en 1984, à Genève. On pouvait y voir vingt et une oeuvres, sept pour chacun de ces trois thèmes: Suzanne, le procès du modèle développé de 1981 à 1991 et exposé au Palais Liechtenstein de Vienne en 1991, Ariane, le Labyrinthe, série travaillée de 1991 à 1998 et présentée à la Collégiale de Saint-Ursanne en 1998, puis, enfin, Danaé, suite thématique débutée en 1984 mais déployée plus récemment, de 1999 à 2014. À chaque fois, il s’agit de tisser des liens entre la peinture et une iconographie tirée de mots : récits de croyances, de mythes ou de l’Histoire. Pour Danaé, Jean-Claude Prêtre s’est confronté non seulement aux textes mythologiques mais également à l’histoire de l’art. En effet, Corrège, Titien, Tintoret ou encore Rembrandt avaient déjà exploré le thème de Danaé et son motif, éminemment sensuel, de la pluie d’or. Ce beau livre prend d’ailleurs le temps de revenir sur leurs oeuvres. Il mêle aussi les textes d’écrivains et de critiques, Michel Butor, Achille Bonito Oliva ou Marc Le Bot, réaffirmant ainsi une certaine dimension littéraire. La figure de Danaé est tel un signifiant contenant une pluralité de signifiés. JeanClaude Prêtre transforme ce mythe en laboratoire, un thème dont il explore différentes significations, créant des parallèles, passant parfois de la peinture à la photographie, entre figuration et abstraction. L’artiste revient ainsi sur la notion de mythes au sens large, celui d’Ariane ou de Danaé, mais également ceux de l’art lui-même. Il nous questionne : de quel sens chargeons-nous aujourd’hui ces récits ?