AU-DESSOUS DU VOLCAN
Nous faisons l’hypothèse que le mouvement interne de l’expérience intérieure est ascensionnel, qu’il s’agit de traverser la nuit primitive, vers un dépassement que Bataille qualifierait de « sacré immanent ». Si l’exposition possède une dimension tellurique, c’est en écho à l’expérience que Georges Bataille a pu vivre en 1937, lors de son ascension de l’Etna. L’oeuvre de Marco Godinho, réinterprétant ce voyage initiatique sur les pentes du volcan mythique, y fait directement écho ; de même que celle de Charlotte Charbonnel, s’inspirant de vulcanologie et de minéralogie en mettant en jeu les éléments et les matières ; tandis que Romina De Novellis s’empare d’un autre volcan par sa performance dans les ruines de Pompéi, du coucher du soleil au lever du jour, face au Vésuve. Les artistes ont ressenti le besoin d’impliquer leur corps, comme s’ils ne pouvaient faire autrement. Dans cette perspective, la dimension performative de l’oeuvre de Sabrina Vitali délimite un espace rituel, pendant que celle d’Atsunobu Kohira engage la question énergétique du sommeil et de la danse. L’exposition se conclut sur le vertige d’un renversement, des profondeurs au sommet, du sommet aux profondeurs.