Maryan, la ménagerie humaine / Robert Combas, hommage à Maryan
Musée d’art et d’histoire du judaïsme / 6 novembre 2013 - 9 février 2014
Maryan et Combas ont un point commun pas commun: ils sont hystériquement artistes, avec toute la liberté que cette aristocratique appellation insinue. Ils sont en réalité la définition même de la liberté. Au diable les diktats du milieu de l’art, les compromissions pour le marché, le qu’endira-t-on, l’académisme artistique et intellectuel que chaque époque produit. Combas et Maryan sont venus au monde pour faire leur bazar, pour créer leur machin sans se soucier de qui que ce soit. Ils ont allumé la mèche sans savoir qu’il y avait de la dynamite au bout. Combas dit qu’il réinvestit dans son travail tout l’argent qu’il gagne : documentations diverses, acquisition d’un atelier, matériel, oeuvres d’art, musique, livres, illicites substances, etc., tout ce qui est indispensable. Parions que Maryan agissait de la même manière. Combas et Maryan ont cette énergie exceptionnelle, picassienne. Leur expressionnisme réjouissant violente l’esprit, fouette la pensée. La question de l’inspiration ne se pose pas pour eux puisqu’ils sont l’inspiration même. Ils peignent salement, point. Avec humeur et tempérament. Comme certains Saul, Guston ou Golub. Ils peuvent être répulsifs. Or tout le monde sait que seul ce qui est répulsif devient irrémédiablement attractif. Au vernissage, il était instructif de voir les visiteurs se pâmer devant les Maryan alors que bon nombre d’entre eux les auraient vomis s’ils les avaient vus dans les années de plomb idéologique 1970... On préférait Beuys (1921-1986), et sa mythologie spectaculaire, à Maryan (1927-1977), avec ses huit balles dans le dos et sa jambe amputée bien peu médiatique pour biographie. Mais le plus drôle, ce sont ceux qui faisaient la fine bouche devant les toiles au-dessus du panier de Combas. Rendez-vous en 2043 dans une prochaine rétrospective Combas. Maryan and Combas have something uncommon in common: they are hysterically artists, with all the freedom that this aristocratic appellation implies. In fact, they are the very definition of art. Who cares about the art world’s dictates, the compromises for the market’s sake, the talking heads and the gossip, the artistic and intellectual academicism that every era produces. Combas and Maryan were born to be wild, to do their thing without worrying about it or anything else. They just lit a match in total innocence of the dynamite hey were igniting. Combas says that he puts back all the money he makes into his work: documentary items, the purchase of a studio, raw materials, artworks, music, books, illegal substances, etc.—all the stuff he can’t do without. Probably Maryan was like that, too. Combas and Maryan have the kind of exceptional energy that characterized Picasso. Their joyful expressionism assaults the spirit and lashes the mind. Inspiration isn’t