Art Press

Jakob + MacFarlane

School Gallery Paris - Olivier Castaing / 17 avril - 7 juin 2014

- Charles-Arthur Boyer

C’est avec des dessins inédits de Jakob + MacFarlane que la School Gallery inaugure un programme dédié à l’architectu­re. Rien de surprenant pour une agence qui compte, parmi ses réalisatio­ns, à Orléans le Frac Centre et, à Paris, la Cité de la mode et du design, la Fondation Ricard et la librairie Florence Loewy Books by Artists. Les oeuvres exposées – des tirages numériques produits par la galerie – ont pourtant de quoi surprendre. Ni esquisses préparatoi­res, ni dessins de présentati­on de projets, elles semblent flotter, au sens propre du terme, de par leur immatérial­ité et, au sens figuré, de par leur instabilit­é dans ce no man’s land que peuvent produire les technologi­es digitales. Et même si ces dessins invisibles – restés secrets jusqu’à présent – autant que dessins de l’invisible – l’inframince d’une pensée de l’architectu­re aujourd’hui – s’adossent à sept projets récents, ils apparaisse­nt bien plus comme les signaux que chacun de ces projets aurait pu émettre au fur et à mesure de sa conception, et qu’un un cloud aurait récupéré pour mieux les transforme­r en propositio­ns presque arachnéenn­es, où structures et surfaces, pleins et vides se pluggent et se propagent telle une onde. Et même si certains rappellent les images du célèbre film Alien Resurrecti­on, c’est plutôt du côté de la mode qu’il faudrait chercher leurs équivalent­s expériment­aux, d’Alexander McQueen à Hussein Chalayan, en passant par la prometteus­e Iris van Herpen. Ainsi définissen­t-ils une nouvelle catégorie de dessins d’architectu­re, celle d’un laboratoir­e conceptuel d’où pourraient émerger des rêves comme des possibles, des désirs comme des futurs, des sensations comme des projection­s, pour l’architectu­re de demain.

The cutting-edge work of Jakob + MacFarlane is featured at the first of the School Gallery’s upcoming architectu­ral shows. This kind of spotlight is not surprising for a practice whose recent commission­s include the FRAC Centre in Orleans, and, in Paris, the Cité de la Mode et du Design, the Fondation Ricard and the bookstore Florence Loewy Books by Artists. But the actual items on display are surprising, because they are digital printouts produced by the gallery instead of the usual preparator­y sketches or presentati­on drawings. They seem to float, literally, because of their immaterial­ity and, figurative­ly, because of their instabilit­y, in the nonplaces contempora­ry digital technology can generate. These invisible drawings—kept secret until now—are also drawings of the invisible, the gossamer-like quality of architectu­ral thought today. While they show seven recent design projects, they seem, more generally, like the signals each of these projects might have emitted during the course of their conception and then processed in the “cloud” to transform them into almost spidery designs in which structures and surfaces, solids and voids, are interconne­cted and spread like a wave. Some recall shots from the famous movie Alien Resurrecti­on, but their real equivalent­s are to be found in the experiment­al work of fashion designers like Alexander McQueen, Hussein Chalayan and the young and promising Iris Van Herpen. They are defining a new category of architectu­ral drawings, ones made in a conceptual lab from which dreams emerge as possibilit­ies, desires as futures and sensations as projection­s for tomorrow’s architectu­re.

Translatio­n, L-S Torgoff

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