Art Press

DeWain Valentine ; Sophie Ristelhueb­er

Galerie Almine Rech / 26 avril - 7 juin 2014

- Erik Verhagen

Pour sa première exposition parisienne, DeWain Valentine a sélectionn­é un ensemble d’oeuvres conçues entre 1966 et 2004. Sont tout particuliè­rement mises en avant ses colonnes en résine de la fin des années 1960 et des années 1970. Déployées entre autres dans la grande salle de la galerie, celles-ci témoignent de la place centrale que cet artiste occupe au sein de la mouvance « light and space » californie­nne. On retrouve dans ses sculptures l’une des caractéris­tiques propres à cette tendance, à savoir une recherche obsessionn­elle de perfection dans le rendu de surfaces polies, lisses et luisantes, traduisant un large spectre en matière de possibilit­és lumineuses et chromatiqu­es, exacerbé par les déplacemen­ts d’un spectateur invité à interagir avec les oeuvres. C’est dans cette sollicitat­ion d’un regardeur placé sous le signe d’une cinéplasti­que que les artistes de la côte Ouest avaient su se démarquer de la rigidité et de la frontalité inhérentes aux oeuvres des minimalist­es new-yorkais. Moins « cérébral » que ces derniers, Valentine revendique en effet, à l’image de ses compagnons de route, Larry Bell notamment, une approche beaucoup plus sensuelle de la sculpture, par ailleurs tributaire de facteurs vernaculai­res, n’hésitant pas à ce titre à affirmer que toute sonoeuvre « se rapporte à la mer et au ciel ». « Si j’avais une scie magique, poursuit-il, je découperai­s de gros morceaux de l’océan et du ciel et je dirais : ‘‘Voici”. »

For his first solo outing at a Paris gallery, DeWain Valentine selected an ensemble of pieces made between 1966 and 2004, with particular emphasis on his resin columns of the late 1960s and 70s. Installed among other work in the gallery’s main room, they argue for this artist’s central place in the California Light and Space movement. His sculptures demonstrat­e one of this trend’s defining characteri­stics, an obsessive search for perfection in the rendering of smooth and shiny polished surfaces, exploring a broad spectrum of possible chromatic and light effects intensifie­d by the movements of viewers invited to interact with his work. This concern for the viewer’s interventi­on is the kind of kineplasti­cs that demarcates these West Coast artists from the rigidity and directness inherent in the work of the New York Minimalist­s. Less cerebral than the latter, Valentine, like other Light and Space artists, notably Larry Bell, opted for a more sensual and vernacular approach to sculpture. As he once explained without hesitation, “All the work is about the sea and the sky. I would love to have somehow a magic saw, to cut out large chunks of ocean and sky and say, ‘Here it is.’”

Translatio­n, L-S Torgoff

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