Gerard Byrne
Frac Pays de la Loire / 5 juillet - 21 septembre 2014 Pour sa première exposition monographique en France, Gerard Byrne (né en 1969) transforme l’espace du Frac Pays de la Loire en une scène de théâtre. L’esprit de Beckett plane dans la grande salle où l’artiste irlandais articule oeuvres vidéo, projections lumineuses, sons, une réplique de l’Arbre de vie de Giacometti, ainsi que des cimaises-écrans-sculptures qui semblent issues de la période minimaliste. Au coeur d’une scène en mouvement, le regardeur se fait acteur. Il doit se déplacer au gré d’une riche programmation visuelle. D’un écran à un autre (téléviseurs, projections), le temps est comme suspendu et perturbé. Nous découvrons des conversations filmées entre Frank Sinatra et Lee Iaccoca (ancien président de Chrysler) au sujet de ce que doit être une voiture de luxe ; entre André Breton, Jacques Prévert ou Yves Tanguy conversant de leur sexualité ; Jean-Paul Sartre dissertant de son physique et de ses relations amoureuses ; un ancien prisonnier allemand se remémorant sa jeunesse. Tous les entretiens réels (enregistrés ou publiés) sont rejoués par des acteurs. Tout en mêlant les formats et les stéréotypes, Byrne s’attache à une image fidèle au contexte original. Il travaille ainsi les translations culturelles et temporelles. L’ensemble des oeuvres, réalisé entre 1998 et 2012, propose une réflexion sur la construction de l’histoire culturelle occidentale. En juxtaposant les temporalités, les discours, le réel et la fiction, l’artiste déconstruit une Histoire écrite de manière linéaire et univoque. For his first solo show in France, Gerard Byrne (born 1969) transformed the FRAC Pays de la Loire into a theater. The specter of Beckett haunted the main room where this Irish artist created an ensemble out of video pieces, light projections, sounds, a replica of Giacometti’s tree and walls/screens/sculpture that seemed to emerge from the Minimalist movement. Visitors became actors on this constantly moving stage, obliged to keep moving themselves by what was offered up to their gaze. Time seemed both suspended and disturbed amid all these screens (monitors, projections and installations) offering footage of conversations. Frank Sinatra and former Chrysler CEO Lee Iaccoca talked about what constitutes a luxury car. André Breton, Jacques Prévert and Yves Tanguy discussed their sexuality. Jean-Paul Sartre held forth about his physique and sexual relations. A former German prisoner recalled his childhood. All of these were real interviews (filmed or published) recreated by actors. While mixing formats and stereotypes, Byrne likes to give a faithful representation of the original context in order to explore trans-cultural and temporal translations. In general, these pieces made between 1998 and 2012 explore the construction of Western cultural history. By juxtaposing time frames, discourses, reality and fiction, this artist deconstructs the literal and linear account of history.
Translation, L-S Torgoff