AUGUSTIN REBETEZ
Étienne Hatt
Augustin Rebetez construit à l’instinct une oeuvre protéiforme et proliférante qui dessine un véritable monde et jette les bases d’un nouvel art populaire. Arrièretête (mécanismes), sa dernière série, vient d’être présentée au festival Images de Vevey.
Les visiteurs des Rencontres d’Arles 2011 se souviennent de l’exposition d’Augustin Rebetez qui, par sa forme, tranchait avec le reste de la programmation. De tailles et de natures très variables, collés à même les murs ou encadrés, visibles sur de petits écrans, des photographies, quelques dessins et vidéos se superposaient en une installation très énergique où tout semblait se répondre. Ses récentes expositions, au centre culturel suisse de Paris ou au festival Images de Vevey, montrent que Rebetez est resté fidèle à ce mode d’exposition proliférant, parfois même en extérieur, comme lors de la Nuit des images 2013 du musée de l’Élysée de Lausanne, mais qu’il a accentué, par soucis d’exprimer plus complètement ses idées et sentiments, le mixage et la reconfiguration permanente qui fondent son travail. Tout en poursuivant la photographie, il accorde, en effet, plus de place au dessin, à la peinture, à la sculpture et à l’écriture, et décloisonne l’usage qu’il fait de ces médiums. Il les réunit dans l’exposition et explore leur porosité : ses vidéos sont réalisées en stop motion, c’est-à-dire à partir d’images fixes, et il lui arrive de dessiner et d’écrire sur ses photographies. Par ailleurs, Rebetez dit s’inscrire dans une recherche artistique permanente qui reconfigure ses travaux quand