Made by Chinese Architecture
Éditions Enrico Navarra Piloté par la galerie parisienne Enrico Navarra, le projet « Made by Chinese » a l’ambition de documenter les mutations qui affectent la Chine dans le domaine culturel. Les deux premiers volumes de la série, réunis en coffret, ont pour objet l’architecture. Plus que l’Europe et que l’Amérique, où les grands programmes se sont taris, l’Asie, de Dubaï à Shanghai en passant par Astana, offre un extraordinaire terrain d’expérimentation pour les architectes. La Chine, dans cette partie redistributive, joue un rôle clé. Depuis 1990, 246 villes nouvelles y ont été créées, et 400 y sont programmées pour 2020. L’effervescence architecturale, à son comble, y accouche de bâtiments aussi spectaculaires (ceux livrés pour les récents Jeux Olympiques de Pékin) que soucieux de préserver l’héritage d’une des plus vieilles civilisations du monde. Le maître d’oeuvre de cet ouvrage, Frédéric Edelmann, critique d’architecture au journal le Monde, est connu pour sa fréquentation assidue de l’Empire du Milieu. Cette proximité résume l’esprit de cette étude en deux gros tomes illustrés de photographies de Tim Franco et intitulés « Voyage » et « Rebirth » : pas de bâtiment, pas de ville étudiés qui n’aient été approchés in situ par les différents collaborateurs du projet éditorial. La première vertu de ce regard au près est le souci de l’exactitude. Encore, le primat de l’information saisie à la source, notamment auprès de principaux acteurs de l’activisme architectural chinois contemporain, architectes et planificateurs, tous longuement interviewés. On prend alors la mesure d’un double mouvement, la dépendance à l’Occident d’abord, puis la maturité, qui génère une écriture architecturale singulière, à la fois globale et empreinte de tradition locale.