Gallery View: Georges-Philippe Vallois on the Challenges for the French Art Market
C’est vrai : l’un des traits les plus marqués du caractère français est son perpétuel mécontentement! Mais, prenons le travail de Suzanne Pagé lorsqu’elle dirigeait le musée d’art moderne de la Ville de Paris : une programmation classique de grande qualité, une programmation internationale d’artistes déjà réputés, et de jeunes artistes français. Or cette génération qu’elle a contribué à faire découvrir est toujours pratiquement la seule prise en compte par les conservateurs, comme si ces quelques artistes constituaient un aboutissement pour la scène française. En revanche, les autres artistes de cette même génération ont été négligés. Beaucoup ont une véritable oeuvre, mais de moins en moins de moyens de la diffuser. L’institution, qui est encore perçue comme le lieu de la consécration, suit le marché dans sa focalisation sur quelques noms. Elle n’est bien souvent plus en mesure d’apporter une diversité en raison des contingences économiques. Je ne vais pas la juger parce que je sais qu’elle doit s’accommoder d’un budget terriblement bas, payer une administration énorme, gérer des comités de sécurité, etc. J’espérais quand même voir la situation davantage améliorée par la création du Palais de Tokyo, dont la vocation initiale était d’exposer les artistes en milieu de carrière dans un contexte international. Lors de la dernière rentrée, quand tout le monde se félicitait du supposé grand retour de Paris sur la scène internationale, c’était, en fait, à l’occasion de l’ouverture d’une fondation construite par Frank Gehry, de la réouverture dumusée Picasso et de celle de l’Hôtel de la Monnaie qui accueillait Paul McCarthy... La densité, la diversité et la qualité des manifestations artistiques étaient en effet remarquables. Mais quel était le nombre d’expositions personnelles d’artistes travaillant en France dans ce moment stratégique par excellence ? Une seule : celle couronnant le prix Marcel Duchamp décerné par l’Adiaf au Centre Pompidou. On a parlé de Paris comme étant à nouveau une capitale du monde. À mon sens, c’était, à ce momentlà, une capitale du monde parce qu’elle ressemblait aux autres capitales. La question se pose : sommes-nous seulement un satellite ou donnons-nous le « la » ? One part of the market in the hands of financiers, another in a state of permanent economic crisis, a FIAC split into two distinct parts, laggard museums and a cramped legal framework: there were plenty of issues to discuss when we met GeorgesPhilippe Vallois, the head of the committee that represents France’s galleries.
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