Leiris contemporain.
Propos de Mathieu K. Abonnenc, Jean-Michel Alberola, Kader Attia, Miquel Barceló, Camille Henrot, Marcel Miracle recueillis par Anaël Pigeat
Leiris our contemporary Propos de Mathieu K. Abonnenc, Jean-Michel Alberola, Kader Attia, Miquel Barceló, Camille Henrot, Marcel Miracle, recueillis par Anaël Pigeat
Pour éclairer les documents et les oeuvres modernes sur lesquelles Michel Leiris a écrit, qui sont nombreuses dans Leiris & Co au Centre Pompidou-Metz, Marie-Laure Bernadac, conservateur général du patrimoine et cocommissaire de l’exposition avec Agnès de la Beaumelle et Denis Hollier, a invité six artistes qui ont bien voulu répondre à nos questions à propos de l’influence que Leiris a eue sur leur travail. Leurs différentes approches donnent une vision kaléidoscopique de cette oeuvre, et Leiris apparaît comme le précurseur de plusieurs orientations de la pensée contemporaine, dans le champ de l’art, dans celui des études post-coloniales, et dans celui de l’autofiction. Comme Marie-Laure Bernadac le souligne, « Leiris est aujourd’hui une référence pour un certain nombre d’artistes, car il a su transformer l’ethnographie en littérature, comme une ethnographie de lui-même. Dans
l’Afrique fantôme, il dit sa difficulté d’être par rapport à l’autre, son sentiment d’être rejeté ». De plus, il n’a jamais cessé de se poser des questions sur le statut des objets qui étaient collectés pendant la mission Dakar-Djibouti au cours de laquelle il a écrit son Afrique fantôme en guise de journal de bord. « Il s'est toujours positionné dans les périphéries, en marge du Surréalisme et du Parti communiste, dans un grand écart constant dû au doute profond qui l’habitait », dit encore Marie-Laure Bernadac. Leiris a écrit sur Picasso autant que sur Marcel Duchamp, sur Schönberg autant que sur Stravinsky. « Cela lui a donné une distance juste. Il est l’intellectuel qui, de Raymond Roussel au foyer malien d’Ivry, défend les populations noires, mais aussi les cultures syncrétiques bien avant Edouard Glissant qui vient le voir quand il arrive à Paris. Il est l’homme des paradoxes. » Cela donne aujourd’hui à son oeuvre toute son actualité.
AP LA SUBJECTIVITÉ À SON PAROXYSME MATHIEU K. ABONNENC
J’ai récemment retrouvé des photographies faites par mon grand-père dans les années 1930; il les avait indexées selon les méthodes de Leiris et de Griaule. C’est à ce moment là que je me suis replongé dans l’Afrique fan
tôme que j’avais lu quand j’étais encore étudiant. On peut prendre ce livre sous différents angles, comme un feuilletage : un journal de voyage, des récits psychanalytiques de rêves, une chronique coloniale et anticoloniale puisque Leiris découvre pendant la mission Dakar-Djibouti qu’il est foncièrement anticolonialiste, au point qu’il se fâche avec Griaule au moment de la parution du livre. Dans mon film Secteur IX B de prophylaxie
de la maladie du sommeil, j’ai voulu amplifier ce que Leiris a fait : la déroute de la méthode scientifique. J’avais déjà réalisé un travail sur la question de la biographie des objets, dont une partie est montrée en ce moment au CAPC de Bordeaux, Un film italien (Africa
Addio). Pour cela, j’avais fait l’acquisition de croix de cuivre fabriquées au Congo à la fin du 19e et au début du 20e siècle. C’est l’une des premières ressources que les Belges ont pillées au Congo; ils les envoyaient en Belgique pour qu’elles soient fondues. Je m’intéresse beaucoup à la manière dont on s’approprie des objets pour les faire intégrer un autre système symbolique et économique. Secteur IX B de prophylaxie de la maladie du
sommeil parle de l’Afrique fantôme par ses côtés les plus étranges. Mon idée était de m’intéresser aux drogues et médicaments que prenaient ces ethnologues : ils étaient constamment dans un état de conscience chimiquement modifié par le laudanum ou la quinine, si bien qu’ils ne pouvaient pas produire un discours scientifique objectif. Leiris prend ce parti dans l’Afrique fantôme: c’est la subjectivité poussée à son paroxysme qui permet l’objectivité. Le film est une fiction où il est peu question de Leiris frontalement, mais qui tourne autour du sujet. Comment ramener vers soi des choses qui demeurent opaques ? Comment utiliser un discours scientifique pour les rendre lisibles ? Une hypothèse à laquelle je ne crois pas, pas plus que Leiris n’y croyait. Ce qui m’intéresse chez lui est qu’il utilise la biographie comme une porte d’entrée la plus petite possible, pour élargir ensuite son propos. Le personnage principal de ce film est une chercheuse qui essaye de voir ce que contient une stratégie comme celle de Leiris dans l’Afrique fantôme, et la manière dont cela « travaille » un discours scientifique.
Né en 1977 en Guyane française. Vit à travaille à Metz L’ANTHROPOLOGIE EN QUESTIONS CAMILLE HENROT J’ai lu l’Afrique fantôme à New York, quand j’ai décidé de m’y installer en 2010. C’était aussi le moment où je commençais mes Ikébanas. Ensuite j’ai lu l’Homme sans honneur, notes pour le Sacré dans la vie quotidienne. Pendant mon voyage en Inde, en 2010, j’ai souvent ressenti le malaise que Leiris décrit, le fait de perdre son identité et même parfois son genre, parce que l’on devient un représentant de son espèce. Au Vanuatu, j’ai assisté à une messe où une femme prêtre m’a présentée comme the Whiteman ; pour beaucoup d’Indiens j’étais une américaine. Ce qui m’intéresse dans l’anthropologie ce sont les problèmes qu’elle se pose à elle-même. En 2011, j’ai été envoyée en Inde par le Centre Pompidou; je devais ramener un film un peu comme dans une mission on doit rapporter des objets. Dans l’Afrique fantôme, il y
a un moment où Leiris décide de prendre le contrôle de la caravane car le chef de l’expédition est raciste ; il voudrait parler avec l’homme qui s’occupe des mules parce qu’il a de bonnes histoires à raconter ; il voudrait aller en Éthiopie qui n’a pas encore été colonisée. Mais il n’a pas prévu qu’à partir de onze heures il fait trop chaud pour monter le campement, il se retrouve seul sous le soleil, et devient pire que celui qu’il jugeait brutal. À la fin il ne sait plus où est sa place et, quand il revient à Paris, alors que la guerre a été déclarée, il est totalement déstabilisé. Le livre qui m’a le plus inspirée est l’Homme
sans honneur : Leiris explique que l’art est un ensemble de situations privilégiées. Or, n’importe quelle installation peut se définir ainsi : c’est l’idée de trouver un ordre pour lutter contre le tumulte intérieur provoqué par le monde extérieur. Leiris est très sensible, il est bouleversé par les gestes qu’il a faits ou n’a pas faits. Dans
l’Afrique fantôme, il parle de la masturbation et de son rapport à l’imaginaire, un passage qui m’a beaucoup inspirée pour la scène de masturbation de Grosse fatigue, et pour mes dessins Tropics of Love. Il vit dans un monde de fantasmes, ce qui l’empêche d’avoir une sexualité tournée vers l’autres et, en même temps, il rêve de ce qui est le plus « autre » possible. Il est amoureux de la fille de la sorcière et se rend compte qu’il ne pourra pas avoir de relation avec elle ; il est à la fois honnête et dérangeant.
Née en 1978 à Paris. Vit et travaille à Paris et New York
RÉPARER KADER ATTIA
Ce qui m’a le plus intéressé dans l’Afrique
fantôme est le rapport entre l’objet de la modernité et la tradition. Quand André Breton déclare que les masques sont des objets d’art, il est contemporain d'un ordre des choses où la relation entre l’Occident et les cultures extra occidentales est à sens unique. Aujourd’hui, ces dernières, l’anthropologie, et même les cultures occidentales traditionnelles, sont d’actualité en art. Pourtant, on oublie l'histoire de ces objets. Je cherche à montrer la façon dont la colonisation se ramifie, aussi bien dans les domaines politique et économique qu’à travers les arts. Or je vois chez Leiris, comme chez d'autres de ses contemporains, l’idée d’une dépossession de ces objets, qui passe pour Mathieu Kleyebe Abonnenc. « Secteur IX B de prophylaxie de la maladie du sommeil ». 2015. Film HD, 16’9, 35mn. (Coproduction Centre Pompidou-Metz, CAC Brétigny. En partenariat avec le Muséum national d’histoire naturelle, le Musée du quai Branly, et l’IFAN Dakar. Court. et coproduction galerie Marcelle Alix, Paris. Production red shoes/Some Shoes)
insignifiante alors qu'elle est problématique. D’où l’idée d’une réappropriation, d’une réparation. La plupart des objets traditionnels africains se trouvent en Occident. Ils incarnent un espace intermédiaire entre l’Occident et le monde extra-occidental, une « diaspora », selon John Pfeffer, qui fait écho à la créolité d’Edouard Glissant. Les Masques miroirs créent une mise en abîme du spectateur à travers son reflet fragmenté sur un masque africain, et donnent une autre vision de Leiris, une autre généalogie de l’art contemporain. Un passage de
l’Afrique fantôme décrit les membres de l’expédition emportant des statues dans leurs bottes au moment où ils quittent un village. Je cherche à resserrer le lien qui nous sépare des cultures et modes de représentation de l'Afrique traditionnelle, à rendre à ces objets leur rôle dans l’histoire. Le cubisme est lié à la statuaire ibérique, et aux arts premiers, mais je suis frappé de ce que l’influence de ces derniers sur l’art moderne est de plus en plus l’objet d’un déni. Dès 1936, le MoMA montrait des arts premiers mais, dans Picasso et les maîtres, il n’y avait pas un masque africain – nous en avons souvent parlé avec Marie-Laure Bernadac, commissaire de cette magnifique et historique exposition (1). Des pans entiers de la société sont en jeu : comment vivre ensemble avec nos différences et nos blessures. Cela rejoint ce que j’ai dit dans le
Monde à propos des attentats contre Charlie Hebdo : les populations qui descendent des colonies n’ont pas reçu à l’école d’explications sur ces dépossessions, ces humiliations, sur les milliers de tirailleurs sénégalais et algériens qui sont morts. En France, nous avons un manque considérable de croyance en l’histoire qu'il est nécessaire de réparer.
Né en 1977 à Dugny. Vit et travaille à Berlin
ILS PORTAIENT DES ARMES MIQUEL BARCELÓ
Le premier livre de Leiris que j’ai lu est l’Afrique fantôme, au retour de mon premier voyage au Mali en 1987, mais je préfère aujourd’hui l’Âge d’homme. Pendant vingtcinq ans, j’ai eu une maison au pays Dogon, à Sangha, juste à un endroit où a été prise une photo de Michel Leiris et de Marcel Griaule au bord de la falaise : je m’y asseyais pour lire avec les pieds dans le vide, face au vent. La lecture de l’Afrique fantôme m’a permis de mieux comprendre les rapports pervers de l’anthropologie et du colonialisme. En 1934, Leiris est la première voix toubabaou (d’un blanc), à parler du malaise qu’il éprouve à l’idée d’exposer des objets de culte, comme la Mère du masque dont s’est emparé Griaule dans le village de Gogoli, un objet sacré qui ne sort ni ne danse jamais. On
imagine ces ethnologues avec un crayon à la main, mais ils portaient des armes. Et je suis plutôt du côté de Leiris que de celui de Griaule parce que Leiris est du côté de l’art, de la culture, et de l’esprit. J’ai rencontré des gens qui ont connu Griaule ; il y avait dans ses travaux une forme de pillage mais – et il ne faut pas que mes propos soient mal interprétés – les Occidentaux ont aussi fait des choses positives, des barrages par exemple. Aujourd’hui, il y a encore des pillages mais on ne construit plus de barrages. À la différence d’André Gide, qui exprime dans son journal sa compassion, Leiris voit la situation avec lucidité. D’autre part, dans la Langue secrète des Dogon de Sanga (1948), il transcrit la cérémonie d’intronisation du Hogon (le chef Dogon) : il a compris que c’était une langue ancienne de Guinée, parlée seulement dans ces grandes cérémonies. Ce beau texte est fait de phrases sans verbes, une succession de substantifs.
Le tableau que je montre à Metz, Sangha
1921, est de la taille d’un grand livre, que j’ai peint au Mali dans les années 1990. C’est un petit jeu pervers : la première rencontre d’un blanc coiffé d’un casque d’explorateur et muni d’un pistolet, et d’un dogon qui porte un masque et mes sandales, comme si j’avais déjà été là avant. Je trouvais bien de donner un peu de légèreté à ce sujet.
Né en 1957 à Majorque. Vit et travaille à Paris
L’ULTRA-LOCALITÉ DE MICHEL LEIRIS JEAN-MICHEL ALBEROLA
L'Âge d'homme et l’Homme sans honneur, notes pour le Sacré dans la vie quotidienne ont une grande proximité avec ce que nous sommes. Leiris ne déborde pas de ce qu’il voit, de ce qu’il pense, de ce qu’il vit. Il sait qu’il existe du surnaturel, des phénomènes qui le débordent, car il a fréquenté les Surréalistes, mais il s’arrête avant, car il sait aussi que l’intelligence de ces phénomènes est dans le réel. Il a une sorte d’ultra-localité. Il y a un lien sans doute avec Artaud, une littéralité de l’extérieur de la personne où tout est possible. Leiris réalise ce qui est à l’intérieur de son territoire ressenti. Ce n’est pas de la prudence, c’est « la conscience claire ». À l’intérieur de nos limites, il n’y a plus de limites, et c’est beaucoup plus compliqué que si on en sort. Page de gauche / page left: Camille Henrot. « Les flambeurs d'hommes », “Men Burners.” Marcel Griaule, et « L'homme sans honneur : notes pour le sacré dans la vie quotidienne », Michel Leiris (les deux images : série « Est-il possible d’être révolutionnaire et d’aimer les fleurs ? »). 2012. (Court. l’artiste et gal. kamel mennour, Paris ; Ph. F. Seixas). Ci-contre / right: Kader Attia. « Peau noire, Masque blanc ». Bois et miroirs. (Court. galerie Nagel Draxler; Ph. P.Guyon). “Black Skin, White Mask”
Rimbaud, Kafka, Raymond Roussel sont aussi dans cette description de cette la littéralité, hors de l’interprétation et hors du symbolique. Leiris part avec Griaule pour aller dans un territoire inconnu décrire ce qui s’y passe ; c’est un vrai travail d’ethnologue. Dans les années 1980, l’Afrique était pour moi un moyen d’être ailleurs. J’ai parlé aussi de l’oralité en Afrique, par rapport à nos sociétés très écrites, un sujet que Leiris évoque aussi entre autres choses. C’est en 1994 que j’ai fait les portraits de Leiris qui sont montrés dans l’exposition, au moment de l’affaire du Rwanda. J’ai pris deux axes : les premiers réseaux de la Résistance du Musée de l’Homme et le Massacre des Innocents de Poussin. Dans ces portraits, on voit la tête de Leiris, comme un fantôme. Je les ai ritualisés avec des attaches parisiennes et des tickets de métro, l’objet que je perçois comme le plus réel à Paris, donc sacré. C’est une manière de parler du déplacement à l’intérieur du local. Cela m’est venu avec la lecture de l’Âge d’homme. Leiris est une conscience politique, c’est la « conscience claire » dont parle Karl Marx. Il a fait son boulot sans chercher à entrer ou non dans la littérature. Selon lui, « l’art est le bâtard du jeu et de la religion ». Il y a l’espace politique et religieux où nous nous trouvons, mais il y a aussi le jeu, et là on est sauvé.
Né en 1953 à Saïda. Vit et travaille à Paris
LA POÉSIE DE MICHEL LEIRIS MARCEL MIRACLE
J’ai découvert Leiris il y a peut-être vingt ans ; à travers Bagatelles végétales que j’ai lu chez un bouquiniste à Lausanne, un livre d’aphorisme avec une couverture de Miró. C’est Raymond Roussel qui m’a fait entrer dans Leiris, car je me suis rendu compte qu’ils s’étaient connus. Ensuite j’ai lu la Règle
du jeu et Fissures. Pour écrire mon texte dans le catalogue de l’exposition, je me suis appuyé sur Vois déjà l’ange, paru dans
les Temps modernes, puis repris dans Fourbis (1955). Leiris est en Algérie, il parle d’une rencontre avec une prostituée au visage tatoué, Khadidja, et il fait son fameux commentaire sur le « cum » latin. Je partage la fascination de Leiris pour la magie de l’Afrique. Je suis né à Madagascar, puis j’ai été géologue dans le Maghreb, je connais bien la Libye et l’Algérie. Au moment où il écrit ce texte, Leiris est militaire en Algérie. En pleine époque coloniale, très jeune, il a une distance formidable. Par ailleurs, il fait sa thèse sur la possession, or j’ai moi-même été initié à une méthode de divination à Madagascar, le sikidy, puis, dans le désert du Maghreb, j’ai rencontré les « Ghoules », êtres magiques qui m’ont transporté. À vrai dire, je ne connais pas bien son travail d’ethnologue, c’est sa poésie qui m’intéresse – moi-même je me considère surtout comme un poète. Prenons Marron
sculptés pour Miro, n°10: « Qui en dit le plus long, la craie, ce brin d’écume à la surface du tableau noir, ou les bouches ouvertes dans la blancheur du dé ? ». J’ai fini ma carrière comme instituteur, et j’ai écrit pendant vingt ans au tableau noir. En quatre lignes, il y a la géologie, le tableau noir, et l’innocence du jeu. Je suis très proche de cette poésie. Pour les dessins montrés à Metz, je suis parti des trois premiers poèmes de Fissures, qui disent la simplicité de la peinture de Miró : « Rien, et pourtant pas le vide. Plutôt que rien, un rien » ; « Sans doute il ne s’en faut que d’un fil mais un rien ce n’est pas rien. » J’ai essayé de faire un travail graphique sur ce rien à partir duquel on peut magnifier le monde. Ces oeuvres sont des petites figures faites à partir de débris sur un grand fond jaune, comme tendu au-dessus du vide, avec le texte de Leiris tout autour.
Né en 1957 à Madagascar. Vit et travaille en France, au Sahara tunisien et en Suisse.
( 1) Picasso et les maîtres, Grand Palais, 2009, Paris. Citons aussi l’exposition très discutée de Wiliam Rubin au MoMA, Primitivism in the 20th century, Affinity of the Tribal and the Modern, au MoMA en 1984 (ndlr).
Ci-contre / left: Miquel Barceló. « En 1935- Sangha Gogoly ». 2000. Technique mixte sur toile. 41 x 30 cm. Mixed media (© M. Barceló ; Ph. André Morin, 2010) Page de droite / right: Marcel Miracle. « Fissures1 », « Fissures2 », « Fissures3 ». 2011. 30 x 20 cm. Technique mixte, bic, craie grasse sur papier. (Court. aliceday, Bruxelles, et Magnin-A Paris. Mixed media