David Brognon et Stéphanie Rolin
Galerie Baronian / 12 mars - 18 avril 2015 Le solo show de David Brognon et Stéphanie Rolin au Frac Poitou-Charentes, au printemps 2014, mêlait référence musicale (Artic Monkeys) et allusion aux thèmes de la marginalité, de la claustration et du destin. Ici, le duo franco-belge montre à nouveau son attachement à un art minimal, mais en écho à un engagement pour des lieux symboliques et marginaux (prisons, salle de shoot pour dépendants à la drogue, etc), lieux qui le rattachent à une observation morale des faits contemporains. Il n’est pas anodin d’ailleurs de préciser que David Brognon a fait partie de la scène graff. Ainsi, le point central de leur commune exposition intitulée [i land] fait la part belle à un projet en cours, Cosmographia, pensé comme allégorie, quête et objet. Son lieu : le territoire générique de l’îleprison. La méthode : une investigation physique, se passant allégrement de Google Earth à un séjour sur l’île de Gorée, près de Dakar, où, sur des feuilles de calque, ils ont reporté mètre par mètre, relief par relief, à l’échelle 1, l’ensemble des lignes de contours géographiques de l’île. Un littoral pris au piège, mis sous enveloppes scellées, et résumé dans Cosmographia (Gorée Island), sous la forme d’un meuble, sorte de meubleîle, offrant, en piles, 3066 enveloppes. Après Gorée, les lieux insulaires d’Alcatraz, de Sainte-Hélène ou de la prison de Tatihou, dans les eaux du Cotentin, devraient constituer la suite de ce corpus au long cours, entre évasion et enfermement. The show by David Brognon and Stéphanie Rolin at FRAC PoitouCharentes, in spring 2014 combined musical references (Artic Monkeys) and allusions to the themes of marginality, confinement and destiny. Here, the Franco-Belgian duo again showed their attachment to minimal forms, but also echoing an interest in symbolic, marginal places (prisons, shoot-up rooms for drug addicts, etc.), places where they can engage in the moral observation of contemporary realities. It is worth noting that Brognon was part of the graffiti scene and therefore familiar with the seamy and neglected aspects of the city. This show, [i land], focuses on a current project, Cosmographia, conceived as an allegory, quest and object. It is set in a generic island-prison and consists of a physical investigation that skips freely from Google Earth to a stay on the island of Gorée, near Dakar, whose geographic contour lines they transcribed in actual scale on tracing paper, meter by meter, relief by relief. The shoreline is trapped, put in sealed envelopes and summed up in Cosmographia (Gorée Island) in the form of a piece of furniture, with 3,066 envelopes all piled up together. After Gorée the prison islands of Alcatraz, Saint Helena and Tatihou, off the Normandy coast, should continue this long-term project that moves between escape and confinement.
Translation, C. Penwarden