LYES HAMMADOUCHE
Lyes Hammadouche travaille le temps en images et en volumes, avec des imprimantes 3D, en animation vidéo, en bois ou en porcelaine. Son travail a été montré par Gaël Charbau à deux reprises cette année: dans l’exposition Voyageurs, qui présentait les candidats au premier prix Emerige en décembre dernier à Paris, et au Collège des Bernardins (dont Gaël Charbau vient justement de prendre en charge la programmation artistique), dans une première exposition monographique qui est aussi le fruit d’une résidence : Tout est parti d’une colonne (jusqu’au 5 juillet).
À peine sommes-nous installés à une table de café, que Lyes Hammadouche indique déjà travailler à acquérir des réflexes inverses à ceux de beaucoup de jeunes artistes. Le temps est son matériau, et c’est à sa grande accélération qu’il veut résister. Il semble en effet se construire une position hors des circuits habituels du monde de l’art, pour avoir déjà trop vu, en dépit de sa jeune expérience, des amis artistes se faire dévorer par le marché. L’avenir dira s’il y a trouvé un équilibre. Au poignet, il porte une montre, ou plutôt un disque métallique dépoli, monté sur une lanière de cuir ; l’objet ne donne pas l’heure, mais vibre toutes les cinq minutes, sablier, métronome ou jeu d’enfant. Il a une montre différente par jour de la semaine ; cela ne fait pas de lui un collectionneur, plutôt une sorte de jongleur qui, au lieu de poids, de tambour ou de cerceaux, lancerait, pour les rattraper aussitôt, des minutes, des heures et des secondes.
TEMPS DUCTILE
Formé à l’infographie à l’École européenne supérieure de l’image de Poitiers, Lyes Hammadouche est ensuite arrivé à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, spé-