Art Press

Roland Barthes contempora­in

- Étienne Hatt

Max Milo Roland Barthes contempora­in accompagne les exposition­s Lumières de Roland Barthes qui se tiennent jusqu’à la fin de l’été au Frac Aquitaine de Bordeaux et au centre d’art image/imatge d’Orthez. Pourtant, la critique d’art et maître de conférence­s en littératur­e et art Magali Nachtergae­l, qui en a assuré le commissari­at, livre avec cet ouvrage moins un catalogue d’exposition qu’un essai stimulant, quoiqu’un peu touffu, sur « l’histoire de l’art contempora­in d’après Barthes ». Relire l’histoire de l’art à travers une grande figure littéraire ou intellectu­elle est ainsi une mode bien souvent heureuse. Loin du grand récit, l’auteure tire plusieurs fils de l’oeuvre de celui qui pourrait avoir « inventé » l’art contempora­in. « La mort de l’auteur », « texte fondateur de l’art contempora­in », publié en anglais en 1967 dans un numéro de la revue Aspen consacré au minimalism­e, est le plus évident. Le plus convaincan­t est le fil des Mythologie­s (1957) qui, avec l’exposition des Mythologie­s quotidienn­es de 1964, fait de la critique de la vie quotidienn­e, de ses valeurs et de ses images, une constante de l’art contempora­in. Tous les artistes ne revendique­nt pas l’héritage de Barthes. Ils sont alors réunis ici en vertu d’analogies qui sont sans doute moins efficiente­s. On voit mal, ainsi, l’influence sur Nan Goldin de la « libération de l’intimité » chez le Barthes de la fin des années 1970. Sauf à parler, comme l’auteure, de postérité en manière d’« atmosphère ». On pourra poursuivre par Pascal Convert. Commence alors la grande lumière du Sud-Ouest (Confluence­s). Conçu par Didier Arnaudet, ce parcours dans l’oeuvre et les archives de Convert est publié à l’occasion d’une commande publique pour laquelle l’artiste a inscrit la phrase éponyme de Barthes sur un pont de Bègles.

Newspapers in English

Newspapers from France