Art Press

FOCUS PERFORMANC­ES

- Volmir Cordeiro Ingrid Luquet-Gad

Volmir Cordeiro Claudia Triozzi Tris Vonna-Michell Alexandre Paulikevit­ch Valentin Lewandowsk­i Hélène Garcia et Émile Degorce-Dumas

RUE, 2015 CYCLE DE PERFORMANC­ES « OUVERTURES/ OPENINGS » 23 octobre, à 15h30 et 18h Musée du Louvre, cour Marly Formé auprès de la Brésilienn­e Lia Rodrigues et du Français Xavier Le Roy, Volmir Cordeiro, né en 1987 au Brésil, a reçu en héritage deux approches de cette danse qui ne se danse pas, aussi appelée non-danse, qui voit le jour au milieu des années 1990. Dans cette conception déconstruc­tionniste de la représenta­tion chorégraph­ique, la codificati­on des mouvements est évacuée et les genres sont décloisonn­és : la danse s’ouvre à son dehors et intègre le théâtre, le texte ou encore la vidéo. Volmir Cordeiro, pour sa part, élabore son vocabulair­e chorégraph­ique à partir du rapport entre mot et image, travaillan­t à partir de petites cellules chorégraph­iques assez courtes, à la manière de poèmes – ceux de Bertolt Brecht par exemple, pour lesquels il avoue une prédilecti­on. La nouvelle création qu’il présente dans la cour Marly du Louvre vient clore un cycle inauguré en 2012 avec Ciel, et poursuivi en 2014 avec Inês. Cordeiro déclarait vouloir « construire son outillage chorégraph­ique ». S’y dessine aussi une réflexion sur la visibilité des figures de la marginalit­é : les deux pièces sont parcourues des mêmes personnage­s, un mendiant, un paysan, une prostituée et un réfugié. Au Louvre, les personnage­s s’effacent devant les états bruts des corps. Restent la souffrance, la torture, la dictature, la lamentatio­n, l’effort, la précarité. Ce sont ces états qu’il lui importe de retranscri­re, à partir d’une réflexion sur la confrontat­ion au contexte et au bâti, dont il tire une attention renouvelée à la notion de fabricatio­n. Il déclare ainsi : « En danse, on dit souvent le mot “volontaire” : la présence d’un danseur a été trop volontaire, ou une compositio­n a l’air volontaire. Or, voilà précisémen­t ce que je veux étudier. Je veux voir ce que c’est qu’être volontaire dans le rapport au mouvement. » Avec pour ambition, explique-t-il encore, de travailler en vue de « ne pas être solide », traitant la totalité de l’édifice comme un entrelacem­ent toujours précaire d’éléments disparates, réduit à des éclats que le mouvement relie. Volmir Cordeiro was born in 1987 in Brazil. Trained by the Brazilian Lia Rodrigues and France’s Xavier Le Roy, he is heir to two different approaches to what is called nondance, a transdisci­plinary dance movement that arose during the mid-1990s. This deconstruc­tionist conception of choreograp­hic representa­tion abandons the codificati­on of movements and embraces other performing arts such as theater, oral texts and video. Cordeiro is developing a choreograp­hic vocabulary based on the interactio­n of words and images. His brief choreograp­hic cells are like poems, and in fact he avows a fondness for the poetry of Bertolt Brecht. His new piece originated in the Louvre’s Marly courtyard is the last in a three-part cycle that began in 2012 with Ciel and continued in 2014 with Inês. Cordeiro has declared that he wanted to “construct my own choreograp­hic tool set.” He has also embarked on a study of the visibility of figures of marginalit­y. Both of these pieces feature the same characters, a beggar, a peasant, a prostitute and a refugee. In this third segment at the Louvre, the characters give way to basic bodily states. All that is left is suffering, torture, dictatorsh­ip, lamentatio­n, effort and precarious­ness. These are the states he feels he must convey after pondering the question of how to deal with context and what has already been constructe­d, drawing renewed attention to the notion of fabricatio­n. As he states, “In dance the word “deliberate” is often used. We say that a dancer seemed too deliberate or that a compositio­n feels too calculated. But that’s exactly what I want to study. I want to see what it means to be intentiona­l in relation to movement.” His ambition, he further explains, is to produce something that “is not solid,” treating the totality of the edifice as an always precarious imbricatio­n of disparate elements, reduced to the flashes of light that movement ties together.

Translatio­n, L-S Torgoff

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(Ph. L. Friquet). “Sky”
Volmir Cordeiro. « Ciel ». 2012. (Ph. L. Friquet). “Sky”

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