Open Source
CEAAC / 28 juin - 18 octobre 2015 On doit au CEAAC de nous proposer le cycle d’expositions intellectuellement le plus stimulant de cette année 2015. Celui-ci, Think global, act local, émanation des commissaires invités Lauranne Germond et Loïc Fel, a pour objet les formes d’art actuel mettant en perspective l’écologie politique. Du nouveau en termes poétiques, où des thématiques telles que le care, le copyleft, l’anthropocène, l’économie participative… trouvent leur traduction en termes plastiques. Le second volet de ce cycle, Open Source, se consacre à ce mouvement d’inspiration geek libertaire favorable à l’expansion démocratique des « logiciels libres ». « Tendance contestataire pragmatique et éparse, le développement de l’open source critique la modernité qui a porté aux nues l’individu », précisent ainsi les commissaires de l’exposition. Une posture, continuent-ils, aujourd’hui remise en cause par les tenants d’un modèle éco-social plus « collaboratif », pour la « réappropriation des ressources, des connaissances et des savoir-faire par tout un chacun ». Le collectif HeHe, ainsi, se met à votre service pour contrer la surveillance policière ; Amy Balkin fait acheter des droits à polluer pour empêcher les pays pollueurs de s’en emparer, dans ce but ultime : voir l’atmosphère classée au patrimoine de l’humanité ; Arctic Perspective Initiative (Matthew Biederman et Marko Peljhan) intervient avec les populations des zones nord-polaires pour y contrecarrer l’influence des nations prédatrices des richesses de cette partie du monde, minières et autres. Quant à Art Act (Gaspard et Sandra Bébié-Valérian), sur le modèle du jeu Sin City, il convie à jouer à sauver une planète en proie au manque de ressources alimentaires, dans l’esprit du développement durable… Original, innovant, citoyen, hors de toute démagogie.
Paul Ardenne
We can thank the CEAAC for this year’s most intellectually stimulating cycle of shows, curated by Lauranne Germond and Loïc Fel. Think global, act local highlights contemporary art made from an environmentally conscious political point of view, albeit sometimes in very new and poetic ways, translating concepts such as care, copyleft, anthropocene, participative economies, etc., into visual terms. The second show, Open Source, focuses on the geek libertarian-inspired open source movement that sees software as a tool to expand democratic spaces. “As a pragmatic and scattered contestatory trend, open source constitutes a critique of modernity and its obsession with the individual,” the curators explain. The individual-centric position is being challenged by a more “collaborative” socio-economic model, they continue, which seeks “to reappropriate resources, knowledge and skills and put them in everyone’s hands.” The duo HeHe, for example, offers help countering police surveillance. Amy Balkin buys up CO2 emission rights to prevent polluters from getting and using them. The ultimate aim is for the environment to be classified as a UNESCO World Heritage Site. The Arctic Perspective Initiative (Matthew Biederman, Marko Peljhan) intervenes to counter the influence of predatory countries seeking to exploit the region’s mineral and other wealth. Art Act (Gaspard and Sandra Bébié-Valérian) adopts the Sim City paragon and invites us to play a game of saving a planet suffering from a shortage of food resources. Avoiding demagogical temptations, their piece is an original act of responsible citizenship.
Translation, L-S Torgoff