Art Press

Marco Maggi

- Alexis Jakubowicz

Galerie Renos Xippas / 5 septembre - 17 octobre 2015 L’art de Marco Maggi est une révélation, pas au sens de l’art contempora­in, mais au terme de la Gnose. Fondée sur l’idée que l’ordre des choses établies est dominé par des formes invisibles, cette récente exposition s’emploie à déplier le verbe. Au recommence­ment du monde selon Maggi, la parole est portée par le point. L’artiste en marque sept au mur de la galerie. Ses crayons, armés comme des flèches, valident sa propre théorie des cordes en conformité avec l’hypothèse du progrès leibnizien : il n’y a « aucune façon imaginable de créer le monde, qui soit si chaotique qu’elles ne reposent sur un certain ordre propre, fixe et déterminé, et des lois de progressio­n ». Voilà tout le programme. L’artiste se répand par un système de valeurs matriciell­es quasi impercepti­bles, découpées et collées pardessus le réel en guise de micromonde­s possibles. La charge de son installati­on, pareille à celle présentée au pavillon uruguayen lors de la dernière Biennale de Venise, tient à ce qu’elle informe un langage en dépit de son illisibili­té. Il n’y est pas question de sémantique ou de sémiologie. Maggi n’est ni dans le sens, ni dans le signe : il est dans le signal. Son braille est le retour des sondes, lancées comme celles de Marshall McLuhan, qui donnent la nouvelle d’une conscience unie autrement que par le tout-venant technologi­que. Déplier, ainsi, est l’infinitif d’un univers où l’on ne voit loin qu’en regardant de près. The art of Marco Maggi is a revelation, not in the everyday hype sense but in the gnostic sense. Based on the idea that the order of things is dominated by invisible forms, his recent exhibition at the Xippas gallery in Paris set out to unfold the Word. According to Maggi, when the world begins again it is borne by the point. The artist lays out seven drawings on the gallery walls. His pencils, sharp as arrows, validate his theory of strings in keeping with Leibiniz’s theory of progress: there is “no conceivabl­e way of creating the world that is so chaotic it is not based on some specific, fixed and determined order, and laws of progressio­n.” That is the program here. The artist deploys a system of almost impercepti­ble matricial values, cut and pasted onto the real like so many possible microworld­s. The power of his installati­on, like the one in the Uruguayan Pavilion at this year’s Venice Biennale, lies in the combinatio­n of language and semi-illegibili­ty. But this is not about semantics or semiology: Maggi is not creating meaning or signs, but signals. His braille is the feedback from probes, sent out like Marshall McLuhan’s, which brings news of a human consciousn­ess unified by something other than the ambient technologi­cal what-haveyou. This exhibition’s title, Déplier (unfold), is the infinitive of a universe where we see only if we look closely.

Translatio­n, C. Penwarden

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