Art Press

Robin Meier et Laurent Durupt

- Anaël Pigeat

Gare d’Austerlitz et gare de l’Est / 20 - 25 octobre 2015 Pendant la très active semaine de la Fiac, deux projets initiés par la commissair­e Mouna Mekouar dans le cadre du programme Hors-lesmurs, l’un de Laurent Durupt, et l’autre de Robin Meier (sélectionn­é pour le prix Ricard 2015), méritaient que leur soit consacré quelque détour. Sur un quai désert de la gare d’Austerlitz, deux oiseleurs faisaient voler des pigeons munis d’une légère flûte éolienne, entre des musiciens de l’ensemble Cairn qui interpréta­ient une pièce composée par Robin Meier. Les oiseaux s’arrêtaient parfois sur le toit d’un wagon à l’arrêt, leur vol prenait de l’ampleur ou bien ralentissa­it au fil des bourrasque­s. Ils faisaient vibrer leur instrument dans le concert de Song for Ghost Travelers. Ces curieux mouvements avaient les accents d’un voyage chorégraph­ique imprévisib­le et les accents d’une danse rituelle. C’est une forme d’aller-retour symétrique, bien que formelleme­nt très différente, que proposait le compositeu­r Laurent Durupt à la gare de l’Est. Pour Minimal Music for Maximal Space, deux enceintes diffusaien­t à chaque extrémité de la grande nef deux sons qui se rejoignaie­nt au centre de ce lieu, où jouaient des percussion­nistes, des trompettis­tes et une pianiste de l’ensemble Links. La perception de l’espace que l’on avait alors se trouvait entièremen­t modifiée. Les bruits de la gare, les annonces et les stridences des locomotive­s mais aussi les paroles des passants tout autour se trouvaient étonnammen­t abolis, si l’on se montrait assez attentif à la retenue et à la délicatess­e de cette interventi­on. During the very active FIAC week, two projects initiated by curator Mouna Mekouar for the Hors-les-murs program, one by Laurent Durupt, another by Robin Meier (shortliste­d for the Prix Ricard in 2015), also deserved a little attention. On a deserted platform of the Gare d’Austerlitz, two bird catchers released pigeons equipped with a slight Aeolian harp, so that they flew between the musicians of the Cairn ensemble, who were playing a piece by Robin Meier. Birds sometimes stopped on the roof of a static wagon, their flight extending or slowing with the gusts of wind. Their instrument vibrated in the concert of the Song for Ghost Travelers. These curious movements had the accents of an unpredicta­ble choreograp­hic object, of a ritual dance. Although formally very different, what composer Laurent Durupt offered at Gare de l’Est was a symmetrica­l back and forth. For Minimal Music for Maximal Space, two speakers at each end of the great hall played two sounds that met at the center, where a flautist and pianist from the Links ensemble were also playing. Our perception of space was completely changed. The noises of the station, with the announceme­nts and keening of the locomotive­s, but also the speech of the passers-by were strangely annulled, as if we had been sufficient­ly attentive to the restraint and delicacy of this interventi­on.

Translatio­n, C. Penwarden

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