Art Press

Claude Lévêque

- Julie Crenn

Musée du Louvre / 19 octobre 2015 - 25 janvier 2016 Les riffs de guitare de Gerome Nox ne quittent plus mon esprit. Ils accompagne­nt notre déambulati­on dans les profondeur­s du musée du Louvre où Claude Lévêque déploie la deuxième partie du projet Sous le plus grand chapiteau du monde. Depuis plusieurs mois, un éclair de néon rouge traverse la pyramide de verre de Ieoh Ming Pei, il indique la direction : le Louvre médiéval. Un dialogue entre le présent et le passé est engagé. L’artiste invite à marcher le long des fossés médiévaux pour vivre une expérience sensoriell­e hors du temps. Au-dessus de notre tête lévite une ligne de néon mauve dont le tracé est sinueux, maladroit et envoûtant. Elle mène vers un sphinx égyptien, monumental et majestueux, enveloppé d’une lumière également mauve. Le long des remparts sont installés des voilages blancs, ils sont légèrement mis en mouvement par des ventilateu­rs. Devant, des amas de chaises de jardin en plastique blanc créent des ombres aux dessins anarchique­s. Le tout est plongé dans une scénograph­ie lumineuse oscillant du rouge au violet. Nous sommes confrontés à une scène qui s’apparente aussi bien à la peinture d’histoire qu’aux révolution­s sociales et politiques actuelles. « Je suis là pour amener un état de métamorpho­se fondé sur une réalité. » Ici, la fête est terminée, les convives viennent de quitter le bal populaire, les barricades sont vides, la révolte s’est évanouie. Les riffs de guitare sont lancinants et entêtants. Il ne reste que les ruines d’une histoire collective. L’esprit no future plane dans cet environnem­ent où le rêve, le malaise et la mélancolie s’entrelacen­t. The guitar riffs of Gerome Nox ring out in your mind as you explore the depths of the Louvre, where Claude Lévêque has laid out the second part of his project, Sous le plus grand chapiteau du monde. For several months now, a streak of red neon has run down I. M. Pei’’s glass pyramid, painting towards the medieval foundation­s of the museum, where the artist is jamming with the past, and offering visitors a sensorial experience along the old moat that is out of time. Overhead, a sinuous line of mauve neon, at once awkward and enchanting. It leads towards an Egyptian sphinx, monumental and majestic, enveloped in the same mauve light. Along the walls, white sails ripple slightly in the air from fans. In front, piles of white plastic garden chairs cast anarchic shadow drawings. The scene is bathed in colors that go from red to purple. It evokes both history painting and the social and political revolution­s of our present. “I am here to create a state of metamorpho­sis founded on a reality.” Here, the party is over, the guests have just left the ball and the barricades are deserted. The revolt has faded away. The guitar riffs are intense, insistent. All that remains are the ruins of a collective adventure. No future might be the slogan in this environmen­t where dream is mingled with unease and melancholy.

Translatio­n, C. Penwarden

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in English

Newspapers from France