Verlaine / Parade Sauvage / L'Homme, le dragon et la mort
BAM / 17 octobre 2015 - 24 janvier 2016 et MAC’s / 18 octobre 2015 - 17 janvier 2016 Si de prime abord, rien ne semble relier ces trois expositions, si ce n’est leur concomitance dans la dernière saison ( Renaissance) de Mons 2015, capitale culturelle européenne, leur point commun se situerait dans ce territoire où l’art contemporain croise le patrimoine artistique en permettant une relecture de celui-ci, tout comme le patrimoine peut lui servir d’écrin propice à le considérer d’un autre point de vue. Flétrie par la crise industrielle des charbonnages qui a fortement touché la région du Borinage (celle par où est passé Van Gogh avant d’arriver en France et qui a donné une exposition mémorable en ouverture de saison), la ville de Mons n’a jamais été victime de la spéculation immobilière qui a touché d’autres villes belges, à commencer par Bruxelles, et a vu son patrimoine protégé. Celui-ci, restauré et mis en valeur en prévision de son statut de capitale européenne, a notamment débouché sur l’ouverture de cinq musées à dimension régionale, une des façons la plus appropriée de pérenniser la dynamique culturelle déployée en 2015. L’exposition Verlaine – probablement une des meilleures jamais réalisée et scénographiée autour d’un écrivain – résulte d’un fait divers : l’emprisonnement du poète pendant deux ans à Mons suite à son agression sur Rimbaud à Bruxelles en 1873. Dans cette solitude forcée, il y rédigea parmi ses plus beaux textes, animé par la même force créative dont hérita Rimbaud à l’époque de leur séparation et qui lui écrira notamment Parade sauvage. C’est le titre choisi par Denis Gielen pour une exposition au BAM (musée des beaux-arts) qui s’inscrit dans la filiation de ces deux auteurs et dont les protagonistes incarnent la contreculture qui s’est développée aux ÉtatsUnis, mais pas seulement, à partir des années 1960, sous l’instigation de la Beat Generation. En cinq chapitres sont ainsi évoquées diverses problématiques, tels la critique du système en place (Jorn, Chaissac, Dado, Baj), l’agitation sociale (Erró, Debord, Kienholz, Hains, Rotella), les débuts de l’écologisme (Penone, Leisgen, Oppenheim), la question de l’identité et du genre (Warhol, Luthi, Klauke, Molinier, Goldin) et une certaine quête du