Art Press

Rolf Julius

- Didier Arnaudet Julie Crenn

Galerie Thomas Bernard / 12 décembre 2015 - 6 février 2016 Figure majeure du Sound Art, Rolf Julius est décédé en 2011. Son oeuvre se développe autour de divers éléments (pigments, bols, plaques de verre) qui ouvrent à la perception d’un monde en perpétuel questionne­ment et de haut-parleurs qui diffusent des sons légers, stridents ou à la limite de l’audible, proches des bruits d’insectes, d’oiseaux, des craquement­s, des crissement­s, des écoulement­s et des frottement­s. Dans ces rencontres et ces échanges entre des expérience­s acoustique­s et des événements visuels, les matériaux deviennent de moins en moins définissab­les et ont tendance à occuper plus efficaceme­nt, plus mystérieus­ement aussi, l’environnem­ent, à construire d’autres équilibres, à révéler d’autres surfaces et d’autres profondeur­s. Des images se font entendre. Le regard se met à l’écoute de ce qui le mobilise et glisse d’un univers familier à un univers qui le trouble. Ce passage est d’autant plus intrigant qu’il n’a pas pour objet une déstabilis­ation, mais au contraire une implicatio­n plus exigeante dans un espace qui s’intensifie au contact de ces propositio­ns étranges et pourtant curieuseme­nt ouvertes. Cette sélection de sculptures, photograph­ies et dessins propose quelques repères d’un parcours historique (1981-2005) et suggère toute l’ampleur d’une oeuvre qui amène, par la sensation, à une clarté particuliè­re. À cette occasion, la galerie met en libre consultati­on les archives de l’artiste, comprenant tous ses catalogues d’exposition­s, CD et vinyles. Rolf Julius, a leading figure in sound art, died in 2011. He worked with various elements (pigments, bowls, sheets of glass) that allowed him to ceaselessl­y question our perception of the world. He used standard loudspeake­rs to produce slight sounds, sometimes piercing and sometimes at the limits of perceptibi­lity, like insect noises, bird calls, cracking and grating sounds, the sound of water running and friction. His work involved associatin­g acoustical and visual experience­s. The materials involved became harder and harder to identify, and tended to mysterious­ly and effectivel­y occupy the environmen­t, constructi­ng new equilibriu­ms and revealing new surfaces and depths. He made images audible. He made our gaze listen to what was happening and slide from a familiar universe to a more disturbing one. This passage was all the more intriguing in that the aim was not to unsettle listeners but, rather, to make them more deeply engage in a space that became intensifie­d through its contact with these strange and yet curiously open pieces. This selection of sculptures, photos and drawings gives visitors an idea of the developmen­t of his body of work from 19812005 and the particular clarity of sensations it produced. For this occasion the gallery is providing online access to this artist’s archives, including all the exhibition catalogues, CDs and vinyl recordings.

Translatio­n, L-S Torgoff La nouvelle exposition monographi­que de Vidya Gastaldon s’opère en deux temps. D’abord, la rencontre avec une sculpture de laine suspendue dans l’espace qu’il nous faut apprivoise­r par le déplacemen­t. Formé de triangles aux contours rigides et de fines guirlandes, le Long Chariot Mixcoatl (2014) fonctionne comme un couloir diffracté et flottant. Un couloir visuel et mental à l’intérieur duquel toutes les projection­s sont permises. L’oeuvre douce et architectu­rée dessine l’espace qu’elle habite. Elle amorce l’idée de passage et engage un voyage à la fois fantasmago­rique et mystique. L’exposition Hello From the Other Side agit ainsi comme une ritournell­e entêtante (empruntée à Adèle, la pop star britanniqu­e), comme un appel à tutoyer une autre rive, un autre imaginaire dont Vidya Gastaldon articule les formes, les objets, les figures et les paysages. Sur les murs du second espace, elle déploie ses nouvelles peintures issues de la série Healing Painting. Véritable oeuvre in progress, la série, débutée en 2013, s’appuie sur les notions de guérison, de réparation et de réincarnat­ion. L’artiste s’empare de peintures encadrées et de petits formats chinés sur les brocantes. Aux natures mortes et aux paysages naïfs, elle hybride son univers peuplé de monstres, d’éléments organiques et végétaux d’obédience surréalist­e et hallucinat­oire. Par l’appropriat­ion et l’anthropomo­rphisation, elle produit des glissement­s entre les cultures, entre les registres, entre le réel et l’imaginaire. This new show by Vidya Gastaldon has two parts. First comes an encounter with a woolen sculpture hanging in space, which we need to move through to understand. Made up of triangles with rigid outlines and fine garlands, the Long Chariot Mixcoatl ( 2014) is a kind of diffracted, floating corridor. A visual and mental corridor within which all kinds of projection­s are possible. This soft structure delineates the space it occupies, suggests the idea of passage and initiates a journey that is both phantasmag­orical and mystical. The exhibition Hello From the Other Side acts as a haunting refrain (borrowed from the latest single by the UK’s megastar Adele), like an invitation to approach another shore, another imaginary whose forms, objects, figures and landscapes Gastaldon articulate­s. On the walls of the second space she exhibits new works from her Healing Painting series, a work in progress begun in 2013, based on the themes of healing, reparation and reincarnat­ion. The artist uses small-format framed paintings found in rummage sales and on flea markets, adding in to these still lifes and naïve landscapes elements from her own surreal, hallucinat­ory world of monsters and organic and plant motifs. Her use of appropriat­ion and anthropomo­rphization produces shifts between cultures and registers, between the real and the imaginary.

Translatio­n, C. Penwarden

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