Pier Paolo Calzolari
Galerie kamel mennour / 29 janvier - 5 mars 2016 Pier Paolo Calzolari est l’un des principaux représentants de l’arte povera. Depuis les années 1960, il creuse inexorablement son sillon, et le cheminement est d’autant plus connu que, dans chacune de ses expositions, il se plaît généralement à mêler des oeuvres de différentes époques. Tel est encore le cas dans la présentation, intitulée Ensemble, que lui consacre la galerie kamel mennour dans ses deux espaces. Le terme « ensemble » peut à la fois évoquer un regroupement, ici d’oeuvres, et faire référence à la pratique musicale, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une douce musique émane des oeuvres ici réunies, qu’elles soient en partie sonores, comme celles intégrant des jeux d’eau ou des systèmes de réfrigération, ou qu’elles ne produisent aucun bruit. À l’aide d’un vocabulaire composé notamment de cristaux de sel, allant d’un blanc éclatant au noir le plus pur lorsque la substance est brûlée, de givre, de plomb et de cuivre plus ou moins oxydé ou de coquilles de noix, Calzolari dit la nature transitoire des choses, le mouvement de la vie. On signalera tout particulièrement une oeuvre magnifique recouverte de cristaux de sel dans les tons jaunes et rosés évoquant le givre (Untitled. Project for my Bed as It Must Be, 1968), et une performance ( Hommage, 2001). Ce gracieux clin d’oeil au pop art, réenacté chaque samedi, est composé de ballons blancs soulevant entièrement la jupe pour dénuder la partie basse d’une – vraie – jeune femme, sans rien masquer de son anatomie. C’est une oeuvre d’une absolue légèreté. Pier Paolo Calzolari is a leading figure of the Arte Povera movement. Since the 1960s he has pursued his own course, and its development is all the more known because for each exhibition he likes to mix works made during its different periods. That’s the case once again with this show called Ensemble filling both spaces at the Kamel Mennour gallery. The word “ensemble” can refer to a grouping, in this case of artworks, and also to a group of musicians. Clearly the latter meaning applies principally here. A soft music emanates from these artworks, both those that produce sounds (water fountains and refrigeration systems) and those that remain silent. Using a visual vocabulary composed, most strikingly, of salt crystals, ranging from gleaming white to pure black when the substance is burned, along with frost, lead and copper in various stages of oxidation, and nutshells, Calzolari speaks of the transitory nature of things and the movement of life. The most outstanding work is a piece covered with yellowish and pinkish salt crystals resembling frost ( Untitled. Project for my Bed as It Must Be, 1968), and a performance ( Hommage, 2001). The latter, an amiable tribute to Pop Art reenacted every Saturday, is comprised of white balloons that lift a (real) young woman’s skirt until her lower half is entirely naked, without hiding anything of her anatomy. A totally frivolous work of art.
Translation, L-S Torgoff