Simon Fujiwara
Dvir Gallery / 19 avril - 4 juin 2016 Après deux expositions collectives marquant son arrivée à Bruxelles au printemps dernier – dont l’inaugurale Je Tu Il Elle élégamment dédiée à Chantal Akerman –, la galerie israélienne propose une exposition du très cosmopolite artiste anglais d’origine japonaise, Simon Fujiwara. Sous le titre Nouvelles, celui-ci a élaboré une présentation aussi elliptique que variée, comme s’il s’agissait de ne montrer que des bribes de son travail, fait d’associations et de connexions diverses. L’entreprise est facilitée par les possibilités que lui offrent les trois salles de la galerie située à l’étage d’un ancien hôtel de maître. Fujiwara peut y déployer les éléments de ses histoires autobiographiques, comme celle de la vieille horloge sur pied de son grand-père ( Empire Clock). Après l’avoir fait pivoter à l’horizontale, il l’accroche au mur, laissant échapper du corps éventré du meuble les pendules qui en constituaient la machinerie. Le temps ne s’est pas seulement arrêté, il semble s’être échappé de sa boîte, comme pour mieux la narguer. Ou narguer le visiteur, comme ce chapeau d’uniforme de collégien anglais, dont l’intérieur – tourné face au mur, donc à peine visible – renferme une image pornographique. Pourrait-on y déceler un soupçon de nostalgie, certes mise à distance, comme tout ce qui nous est donné à voir ? De dispositifs subtils en matériaux incongrus, flirtant même avec le ready-made, Fujiwara amène le visiteur dans un univers sans doute moins fermé qu’il n’y paraît, même s’il n’en livre les clés qu’avec parcimonie. Cet apparent hermétisme se retrouve dans la publication monographique conséquente que vient de lui consacrer la Tokyo Opera City Art Gallery, sous le titre évocateur de
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