Haegue Yang communauté d’absence
Haegue Yang. Impossible Communities.
Fille de résistants coréens contre la dictature qui a pris fin dans les années 1980 en Corée du Sud, Haegue Yang, née en 1971 à Séoul, vit et travaille aujourd’hui entre son atelier de Berlin et celui de Séoul. Formée en art à l’université à Séoul puis à la Städelschule de Francfort à la fin des années 1990, l’artiste est particulièrement marquée par le sentiment de l’exil et celui d’une très forte altérité en regard de la culture allemande, et plus généralement occidentale. À partir de cette expérience, qui aura une incidence sur l’ensemble de sa carrière, elle écrit plusieurs textes autobiographiques portant un regard singulier sur son univers domestique qui fera, ultérieurement, l’objet de plusieurs installations. EXPÉRIENCE DE L’EXIL En 2006, Sadong 30 est une étape importante dans le travail de Haegue Yang. Elle est retournée dans la maison de sa grand-mère, dans la banlieue de Séoul, et a trouvé un appartement en ruine, abandonné depuis la mort de celle-ci. Elle décide alors d’en faire un lieu d’exposition ouvert au public, en y intervenant de manière minimale. Pour éclairer le lieu, elle utilise pour la première fois un pied à perfusion auquel elle suspend des ampoules. Haegue Yang se servira par la suite de ce même pied à perfusion pour réaliser des sculptures mobiles représentant différentes typologies d’individus et caractérisées par des entrelacs de fils électriques et d’ampoules, d’objets divers, ainsi que des plantes artificielles (Warrior Believer Lover) et des perruques (Medicine Man). Après l’émotion de Sadong 30, Haegue Yang semble revenir à son expérience de l’exil, en représentant la figure humaine comme une maison ambulante. En 2011, l’exposition Arrivals à la Kunsthaus de Bregenz en Autriche, qui présente ces sculptures, marque une autre étape dans sa production. Haegue Yang y déploie Cittadella, dédale monumental de stores vénitiens noirs, suspendus, qui produisent l’effet d’une archi-