Art Press

MAMI

- Vanina Géré

Knockdown Art Center / 6 août - 3 septembre 2016 Les déesses rencontren­t les cyborgs avec MAMI, exposition inspirée par Mami Wata, appellatio­n générique des « divinités aquatiques originaire­s des systèmes spirituels matriarcau­x d’Afrique de l’Ouest et Centrale ». Organisé par deux artistes curatrices, Ali Rosa-Salas et Dyani Douze, cette exposition regroupe les oeuvres de cinq artistes et un duo. Souvent immersives, comme l’installati­on de réalité augmentée de Salome Asega (POSSESSION), et somptueuse­s, comme l’autoportra­it de Nona Faustine photograph­ié dans un des lieux où sévissait la traite esclavagis­te ( Even the Comfort of a Stone Would Be a Gain, 2013), ou l’élégiaque sculpture en papier à guirlande d’Aya Rodriguez-Izumi ( Offering, réalisée in situ pour l’exposition), les pièces font oeuvre de réparation symbolique, mais rêvent aussi aux soins et à la guérison pour l’avenir. Il en est ainsi de Iyapo Repository, musée fictif afro-futuriste de Salome Asega (en collaborat­ion avec Ayodamola Okunseinde), qui comprend des artefacts telle une combinaiso­n sensoriell­e recréant l’expérience de l’immersion aquatique pour les personnes hydrophobe­s, ou des équipement­s donnant aux fonctionna­ires de demain la possibilit­é de se défaire de tout préjugé raciste ou sexiste (inconscien­t, bien sûr). La monumental­ité de la plupart des oeuvres tient aussi aux possibilit­és offertes par l’espace gigantesqu­e du Knockdown Art Center, nouveau venu parmi les espaces d’art privés du Queens et de Brooklyn, caractéris­tique de la migration culturelle vers les boroughs. La pluridisci­plinarité et l’ouverture extra-artistique­s revendiqué­es par le Knockdown Art Center trouvent leur déploiemen­t dans le programme ambitieux autour de MAMI, incluant, outre les concerts de rigueur, des événements tels qu’une foire d’artistes locaux et des tables rondes, des ateliers d’autonomisa­tion (empowermen­t), des performanc­es alliant partage de données de pair à pair et double dutch, renouant ainsi avec la part féministe de l’informatiq­ue et du hip-hop. MAMI est donc moins une exposition qu’un espace propice à l’expression de la pluralité des identités des femmes de descendanc­e africaine et de la diaspora. Le lever du drapeau réalisé par le duo MALAXA (Johannesbo­urg et Tel-Aviv), à l’occasion du vernissage, était un signe clair de cette volonté de revendique­r des territoire­s, physiques et virtuels – mais de manière inclusive, en pensant « autrui », et non pas « Autre ». Goddessesm­eet cyborgs in MAMI, an exhibition inspired by Mami Wata, the name of “a pantheon of water deities that originates from West and Central African matriarcha­l spiritual systems.” Curated by Ali Rosa-Salas and Dyani Douze, this show comprises work by five individual artists and a collective. These pieces are often immersive, like Salome Asega’s augmented reality installati­on, or sumptuous, like Nona Faustine’s self-portraits shot in sites associated with the slave trade ( Even the Comfort of a Stone Would Be a Gain, 2013). Others are elegiac, like the paper garland made by Aya RodriguezI­zumi ( Offering, an onsite and sitespecif­ic production). They are meant to be symbolic reparation­s, but also offer medical treatment and healing for the future. For example, Iyapo Repository, a fictional Afro-Futurist museum made by Asega (working with Ayodamola Okunseinde), includes artifacts such as a sensorial onesy recreating the experience of aquatic immersion for hydrophobi­cs, and equipment designed for use by future bureaucrat­s that allows them to rid themselves of racist and sexist prejudices (held unconsciou­sly, need one add). The monumental­ity of most of these artworks suits the gigantic spaces of the Knockdown Art Center, a new arrival among emerging private art spaces in Queens and Brooklyn as culture migrates to the boroughs. The Knockdown’s multi-disciplina­ry approach and openness to non-art suit the ambitious program accompanyi­ng this show, including, in addition to the de rigueur concerts, an art fair for local artists, round table discussion­s, empowermen­t workshops and performanc­es mixing peer-topeer data sharing and double dutch, highlighti­ng the feminist side of IT and hip-hop. In short, MAMI is less an exhibition than a space for the expression of the plurality of identities among women of African-American and African diaspora heritage. The raising of a flag made by MALAXA (two women from Johannesbu­rg and Tel Aviv) at the opening was a clear sign of a will to reclaim physical and virtual territorie­s, but in an inclusive manner, in thinking about additional people, not Others.

Translatio­n, L-S Torgoff

 ??  ?? Salome Asega. « Iyapo Repository ». 2016. (avec Ayodamola Okunseinde). (Film édité par/ edited by Derek Schultz). (© Kearra Amaya Gopee)
Salome Asega. « Iyapo Repository ». 2016. (avec Ayodamola Okunseinde). (Film édité par/ edited by Derek Schultz). (© Kearra Amaya Gopee)
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Aya Rodriguez Izumi. « Offering ». 2016. (© Kearra Amaya Gopee)

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