L’Idée de confort, une anthologie
Cnap/B42, 272 p., 25 euros Il y a des questions apparemment simples qui dès lors qu’elles sont – enfin – posées s’avèrent d’une grande complexité. C’est le cas de l’idée de confort. À quoi fait-elle référence ? Quelle est son origine, à quels champs de recherche appartient-elle ? Ses critères ont-ils évolué ? De telles interrogations traversent cette anthologie qui réunit histoire, sociologie, anthropologie, géographie, histoire de l’art, artisanat, architecture. Ainsi sont proposés vingt-cinq textes dont le choix malicieux permet d’entrevoir une définition possible du confort. Pêle-mêle : une étude du confort anglo-saxon, la meilleure façon d’envisager le siège automobile, des textes de Bruno Munari, de Marcel Mauss, de Charlotte Perriand ou encore de Pierre Mac Orlan, sans oublier de passionnants écrits de jeunes designers qui, sans doute, sont au plus juste avec la question. Cette émulation permet de souligner que le design est une discipline aux contours flous empruntant à des savoir-faire différents et à plusieurs types de productions. Mais, comme l’écrivent les deux anthologistes, il ne faudrait pas oublier que « définir le confort, c’est établir une théorie du bonheur ». Voici a priori un postulat intéressant pour définir ce que peut être le design : une pratique dont l’objet principal consiste à mettre en adéquation un besoin avec une ergonomie idéale. On aura alors compris que cette anthologie, en posant cette question simple, cherche à délimiter une discipline qui ne cesse de s’interroger sur ses origines, son champ d’action et sa poesis – et propose, en somme, une définition, en creux, du design. Voilà ce qui en fait un ouvrage essentiel – une véritable introduction à l’histoire d’une discipline – dont on attendrait qu’il se décline en d’autres interrogations liées au design.