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HOËL DURET UC-98 RGB

- Grand Palais

« UC-98 RGB est l’opus performati­f d’un projet plus vaste intitulé UC-98 qui se décline en quatre étapes. La performanc­e RGB (pour Red Green Blue) qui sera présentée au Grand Palais est une reprise de ce qui s’est déroulé les 17 et 18 juin derniers dans les salons de la Lune et du Soleil du Palais Garnier. Le projet UC-98, du nom d’un de ces câbles sous-marins en fibre optique qui traversent les océans, s’appuie sur la Vie liquide de Zygmunt Bauman qui définit une sociologie du flux pour le 21e siècle. À partir de ce texte, j’ai écrit une fiction. C’est l’histoire d’un banc de méduses coincé dans un câble sous-marin par lequel transite quatre-vingtdix pour cent du trafic Internet mondial. Ce câble fuit. Le flux d’informatio­ns lumineuses traverse les méduses qui deviennent alors conductric­es de lumière. Cette fiction à l’imaginaire ouvert me permet de créer plusieurs moments. Après une exposition personnell­e à la galerie Torri en mars puis plusieurs pièces montrées au SEMA, Musée d’art de la ville de Séoul en avril, est venu le Palais Garnier en juin. La dernière étape est un film que j’ai tourné à l’Opéra et en studio. Il sera montré pour la première fois à la FIAC sur le stand de la galerie Torri. L’étape RGB se nourrit d’un partenaria­t entre le Palais de Tokyo, l’Opéra de Paris et l’Ina. L’année dernière (de novembre 2015 à juin 2016), j’étais en résidence au Pavillon Neuflize OBC du Palais de Tokyo. Dans ce cadre, j’ai collaboré avec Nicolas Paul, chorégraph­e de l’Académie (master class de l’Opéra de Paris) au développem­ent du volet chorégraph­ique de UC-98. Je pourrais décrire UC-98 RGB ainsi : dans chaque rotonde, un danseur au costume gris évolue en solo face à un écran vidéo qui affiche un aplat de couleur (bleu ou rouge) et dont l’intensité de lumière varie comme une respiratio­n. La bande-son est un montage de quarante voix de synthèse qui parlent autant de langues différente­s récitant la définition de la lumière proposée par Wikipédia. Les voix ne sont pas intelligib­les. Leur multiplici­té les rend incompréhe­nsible. Face au spectateur, le seul support d’informatio­n est le corps du danseur qui interprète dans cet environnem­ent saturé une phrase chorégraph­ique, sans début ni fin, très physique, qui joue sur la répétition, l’enfermemen­t et l’épuisement. Au fur et à mesure, la trans- piration marque le costume qui passe du clair au sombre. La performanc­e interroge l’exercice même du propos chorégraph­ique et le concept de liquidité. La fluidité de l’informatio­n peut-elle s’épuiser ? »

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“UC-98 RGB is a performanc­e piece, part of a larger, four-stage work called UC-98. To be given at the Grand Palais, RGB (Red Green Blue) is a repeat of a performanc­e that took place last June 17-18 in the Salons de la Lune et du Soleil at the Palais Garnier opera house. The project’s title, UC-98, comes from the name of the undersea fiber optic cables that link the continents. It draws on Zygmunt Bauman’s book Liquid Life, which defines a fluid sociology for the twenty-first century. I wrote a fiction piece based on his text. It’s the story of a school of jellyfish tangled up in an undersea cable through which ninety percent of the world’s Internet flows. The cable leaks, and the current of luminous informatio­n runs through the jellyfish, so that they become light conductors themselves. This fiction, with its open imaginary, let me create several moments. After my solo show at Torri gallery last March and the showing of several pieces at the SEMA, the Seoul municipal art museum, in April, came the Pala is Garnier performanc­e in June. The last stage is a film I shot at the Opera and in studio. It will be screened for the first time at the Torri gallery stand at the FIAC. The RGB stage came about through a partnershi­p involving the Palais de Tokyo museum, the Paris Opera and the INA (national audiovisua­l institute). Last year (from November 2015 to June 2016), I was in residence at the Palais de Tokyo’s Pavillon Neuflize OBC. In that framework, I collaborat­ed with Nicolas Paul, the choreograp­her of the Académie (master class of the Opéra de Paris ballet company) to develop the choreograp­hic stage of UC-98. I could describe UC-98 RGB as follows: in each rotunda, a dancer in a gray costume moves alone in front of a flat-screen monitor displaying a single color (blue or red), with the light intensity varying as if the screen were breathing. The sound track is a montage of forty synthesize­d voices speaking different languages, each reciting the definition of “light” offered by Wikipedia. The voices are unintellig­ible; their multiplici­ty renders them incomprehe­nsible. For viewers, the sole medium of informatio­n amid this saturated environmen­t is the performer’s body as he or she performs a highly physical choreograp­hy that has no beginning or end. The repetition ends up enclosing the body and leads to exhaustion. As sweat slowly soaks the dancer’s costume, its color goes from light to dark. The performanc­e interrogat­es the discourse of choreograp­hy itself and the concept of liquidity. Can the fluidity of informatio­n exhaust itself?”

Translatio­n, L-S Torgoff Hoël Duret Né en 1988. Vit et travaille à Nantes et Paris.

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Hoël Duret.

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