Art Press

PHILIPPE PARRENO Anywhen

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LONDRES - Tate Modern - Hyundai Commission Jusqu’au 2 avril 2017

Pour la deuxième des Hyundai Commission, Philippe Parreno occupe le Turbine Hall de la Tate Modern, et donne libre cours à ses obsessions dans la suite de ses récentes interventi­ons au Palais de Tokyo, au Hangar Bicocca de Milan et à l’Armory de New York. Anywhen, succède à Anywhere, Anywhere Out Of The World, qu’il avait pensé pour le Palais de Tokyo en 2013. C’est une nouvelle exposition en temps réel.

À Londres, Philippe Parreno s’est plié à l’exercice auquel de nombreux autres artistes avant lui se sont pliés : s’emparer de l’immense Turbine Hall de la Tate Modern pour y proposer une installati­on monumental­e qui invite à la promenade et au récit. L’entrée dans le musée se fait par une large pente qui descend comme dans la calle d’un bateau – elle a été creusée dans le sol par les architecte­s Herzog et De Meuron pour accentuer la monumental­ité des lieux (1). En marchant sur un tapis gris de la couleur du sol, le visiteur se trouve happé vers une sorte de teatrino au bout de l’immense espace. Ce que l’on y trouve dépend du moment où l’on y arrive. Comme le sont souvent les exposition­s de Philippe Parreno, Anywhen est un corps dynamique en mouvement perpétuel.

AUTOMATE

L’extrémité du Turbine Hall est successive­ment déserte comme un jardin abandonné, puis occupée par une architectu­re mobile, dont l’écran, les côtés et le plafond descendent et remontent plusieurs fois par heure. Si l’on arrive lorsque les panneaux dessinent un espace théâtral – ou faudrait-il dire muséal ? –, on s’assied ou se couche spontanéme­nt sur le sol, comme les visiteurs avaient pris l’habitude de le faire pour contempler le grand soleil du Weather Project d’Olafur Eliasson en 2003-2004 dans les mêmes lieux. Commence alors un étrange spectacle d’ombres qui passent sur l’écran. Ce sont les silhouette­s des panneaux latéraux, et celles d’une série d’enceintes suspendues audessus des visiteurs. On voit les filins qui les retiennent, mais aussi l’architectu­re du lieu, les rampes de lumière comme au théâtre, la structure métallique de cet ancien bâtiment industriel. Le regard monte le long des murs en s’accrochant à de curieux poissons d’or qui volent dans des reflets colorés, ballons gonflés à l’hélium que Philippe Parreno avait déjà montrés dans des exposition­s antérieure­s. L’opéra qui se déroule là est abstrait et énigmatiqu­e.

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