Art Press

Wolke & Kristall. Die Sammlung Dorothee und Konrad Fischer

- Erik Verhagen

Kunstsamml­ung Nordrhein-Westfalen K20 / 24 septembre 2016 - 8 janvier 2017 En faisant l’acquisitio­n de la collection Dorothee et Konrad Fischer, la Kunstsamml­ung du NordrheinW­estfalen vient de concrétise­r l’une des meilleures opérations de son histoire. Si le montant de la transactio­n demeure confidenti­el – tout juste sait-on qu’il s’agit d’un montant à huit chiffres – l’affaire conclue par l’institutio­n est exceptionn­elle dans la mesure où la famille Fischer, représenté­e aujourd’hui par les enfants du couple, a fait don de la moitié des oeuvres et documents. Inutile de préciser que la Kunstsamml­ung n’avait pas les moyens de payer la totalité de la somme que nombre de musées étrangers convoitant l’ensemble n’auraient pas rechigné à débourser. Et pour cause, en mettant la main sur cette collection, elle a pu s’offrir, entre autres, un condensé de ce que l’histoire de l’art minimal et conceptuel a su produire de mieux. Fondée en 1967, la galerie Konrad Fischer ouvre ses portes avec une exposition du quasi-inconnu Carl Andre, représenté par de magnifique­s pièces au K20 mais aussi par divers documents (les archives du couple font partie de l’acquisitio­n). Les autres « poulains » de Fischer, pour la plupart exposés dès la fin des années 1960, sont également déployés dans l’espace de cette exposition décomposé en parcelles, reprenant pour la plupart d’entre elles les dimensions de la galerie historique. Retenons les ensembles significat­ifs de Bernd et Hilla Becher, Hanne Darboven, Jan Dibbets, Richard Long, Sol LeWitt, On Kawara, Bruce Nauman et Lawrence Weiner, pour s’en tenir à la génération de conceptuel­s. Certaines des oeuvres ont une résonance d’autant plus particuliè­re qu’elles ont été conçues en hommage ou en référence au galeriste comme les Six Sound Problems for Konrad Fischer (Bruce Nauman, 1968). Le choix des artistes en dit surtout long sur l’instinct du galeriste, qui avait su par ailleurs et fort opportuném­ent s’improviser conseiller et commissair­e d’exposition­s légendaire­s afin d’occuper le terrain et d’imposer ses protégés. Il s’étoffera lors de la décennie suivante avant de se diversifie­r dans les années 1980 compte tenu de l’essoufflem­ent d’un conceptual­isme dont les Fischer – Dorothee rejoint son mari en 1970 à la tête de la galerie – se garderont bien de défendre les pâles épigones. L’exposition tient compte de ces différents autres chapitres composant cette histoire, comme l’atteste la présence des travaux « complément­aires » de Thomas Schütte, Gregor Schneider ou Paloma Varga Weisz. Elle dévoile surtout les liens d’amitié et de confiance tissés par le couple avec ses artistes. « He made things possible », dit Nauman à propos de Konrad. Il suffit de lire la correspond­ance distillée à travers cartes postales et lettres mises à la dispositio­n du public pour cette exposition inaugurale, pour mesurer le caractère indéfectib­le et privilégié de ces liens. In acquiring the Dorothee and Konrad Fischer collection, the Nordrhein-Westfalen Kunstsamml­ung has just done one of the best deals in its history. The sum involved has not been disclosed (though we know it’s an eight-figure one), but what makes this transactio­n outstandin­g is that the Fischer family—now represente­d by the couple’s children—has donated half of the works and documents. It goes without saying that the Kunstsamml­ung could never have afforded the full price, while a good many foreign museums would have happily paid top dollar to get their hands on this collection which features some of the finest works from the history of minimal and conceptual art. For its inaugural show in 1967, the Konradi Fischer gallery presented the then obscure Carl Andre. There are some magnificen­t pieces by him at the K20, which also has numerous documents about the artist (the Fischer archives were part of the donation). Most of Fischer’s other “protégés” also had their first exhibition­s with him back in the 1960s. They too are on show here in a space that is divided up into sections, most of which are the same size as Fischer’s original gallery. To look no further than the conceptual generation, there are important ensembles by Bernd and Hilla Becher, Hanne Darboven, Jan Dibbets, Richard Long, Sol LeWitt, On Kawara, Bruce Nauman and Lawrence Weiner. Some of these pieces are particular­ly resonant here because they were conceived in tri- bute or least reference to the gallerist, as per Bruce Nauman’s Six Sound Problems for Konrad Fischer (1968). The selection of artists speaks volumes about Fischer’s eye and instinct. Note that he was a capable of acting in a very timely way as adviser and curator of now legendary exhibition­s in order to cement his reputation and help establish his artists. The collection of conceptual work grew in the 1970s but then diversifie­d in the 1980s when conceptual­ism ran out of steam: Konrad and Dorothee, who joined him at the head of the gallery in 1970, wisely refrained from following the movement’s lesser epigones. This show covers the different chapters in this story, as can be seen from the “complement­ary” work here by Thomas Schütte, Gregor Schneider and Paloma Varga Weisz. What it especially reveals is the friendship and trust that grew up between the couple and their artists. “He made things possible,” said Nauman of Konrad. Just how special and enduring these bonds were can be gathered from the postcards and letters set out here for visitors to read.

Translatio­n, C. Penwarden

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